
Notre Président Faustin Archange Touadéra s’est exprimé à la tribune de l’ONU. Je suis un centrafricano-critique et ma nature sceptique ne peut apprécier tout le contenu du discours. En effet, il a utilisé une langue diplomatique, celle qu’on utilise dans ce type de lieu. Une langue, surtout dans la première partie de son allocution, qui ne sied pas à un radical comme moi. Mais en réalité, la meilleure langue était à venir, celle qui laisse la porte ouverte à d’autres possibles. La langue des sages. La langue du joueur de jeu d’échec.
Dans cette langue-ci, le Président Faustin-Archange Touadéra a été magistral dans cet acte 3 du « Fa touroungou ». Car en moins d’un quart d’heure, il a donné à entrevoir au monde une vision en très peu de phrases :
– Il veut de la dignité pour les centrafricains.
– Il souhaite des réformes profondes des institutions internationales, signifiant ainsi son attachement aux relations internationales.
– Son défi d’accéder aux marchés internationaux justifie clairement sa démarche vers des solutions au-delà du conventionnel telles la crypto monnaie, le bitcoin…
– Et enfin il déclame clairement nos sérieuses inquiétudes quant aux manœuvres néo-coloniales qui vont dans le sens du maintien des groupes armés sur nos sols. D’où la nécessité de la restauration de l’autorité de l’État sur tout le territoire centrafricain afin de préserver nos intérêts vitaux et notre souveraineté.
Voilà, j’aime beaucoup cette idée du « Moi je ». Cela me rappelle les sentiments éprouvés lors de la sortie du « Bada » (Camp d’initiation). La fierté d’être responsable et le poids de la responsabilité. Notre président a eu la parole libre devant le monde. Sans nuances. Des propos clairs. Ce dont je suis absolument certain maintenant, c’est qu’il n’y a plus de marche-arrière possible.
On commence à voir le bout de la gouvernance-bananeraie qu’on a dû subir depuis longtemps maintenant.
Nous centrafricains commençons à exister. D’autant plus que le projet le plus important pour nous est en train de se réaliser en ce moment : c’est la réécriture (ou l’écriture) de notre Constitution. C’est notre colonne vertébrale. Tous, nous devons nous impliquer dans cette démarche car il n’existe aucun meilleur moment pour s’en occuper sauf à s’en occuper maintenant.
Le meilleur représentant du peuple, c’est le peuple lui-même dans toute sa diversité, alors ne nous défilons pas. Rangez-vous derrière qui vous voulez, vos partis politiques, vos régions, vos ethnies, vos congrégations religieuses
et je ne sais pas quoi d’autres, mais impliquons-nous. Soyons le moteur de notre changement.
La fragilité de la vision viendra de notre tiédeur. Je ne suis pas en train de passer un pacte « Faustien », excusez-moi du jeu de mot. Vous le savez, je le répète sans cesse, je ne suis pas politique. Mon analyse est que l’enjeu pour les banda c’est de ne plus continuer à accepter d’être gouvernés par des élus asservis à un système néo-colonialiste. Or Faustin nous présente une vision qui porte aussi les graines de notre indépendance régionale, seule allégeance qui nous permettra de réaliser notre souveraineté ethnique.
Vous voyez, chacun pourra, avec un peu d’effort, décliner la vision, la Constitution pour y trouver sa raison de communauté ou de cohésion.
À très bientôt.
Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé
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