Aujourd’hui, lors de ma balade, sortant d’une forêt je débouchais sur une plaine. Au loin, à la lisière, quelque chose a bougé imperceptiblement. D’abord j’ai cru à un chat ou à un chien. Il m’observait. Sans geste brusque, j’ai dégainé mon APN pour m’apercevoir au téléobjectif qu’il s’agissait d’un renard roux. Il était 12h40 environ. Il est reparti tranquillement lorsque j’ai décidé de faire mes mises au point. C’était une belle rencontre.
À bientôt.
Stanislas Banda Inji balé, Ocho balé Uzu balé, ama balé
Il est vrai que depuis deux ans, des animaux sauvages s’égarent de plus en plus en ville. Aujourd’hui, je me suis quand même interrogé de voir cet oiseau aquatique s’aventurer ainsi en zone urbaine. Mon attention fût attirée par un mouvement en plein milieu de la rue au loin. Une voiture s’était arrêtée pour ne pas percuter ce qui semblait se déplacer lentement avec une certaine assurance. Je m’étais rapproché assez rapidement tout en dégainant mon appareil photo. Et surprise, c’est un cormoran, loin de son espace habituel. Tranquillement, il observait les lieux. Le temps pour moi de prendre quelques photos, et le voilà qui reprenait son envol.
Ce soir, en scrutant ma photo d’un peu plus près, il s’avère qu’il se trimballe un fil de pêche qui pendouille de son bec.
J’en ai déjà photographié de nombreuses fois à la mer, dans des arbres au bord des lacs ou de retenues d’eaux mais c’est la première que je le fais dans ces conditions en pleine ville.
C’est quoi son histoire ? On ne le saura jamais.
À bientôt.
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Cet après-midi, lors de ma balade dans la forêt, mon regard fut attiré par la couleur blanche des eucaryotes tapis au pied d’un arbre et recouverts par quelques branchages. Je me suis alors rapproché en posant délicatement mes pieds sur cette surface incertaine de branches mortes, de terre meuble et autres. Il faut dire que j’étais juste chausser de sandales, inadéquates pour ce genre de sortie. Et comme je me méfie des serpents, il fallait un minimum de vigilance. Et c’est juste au moment où je me baissais pour photographier ces fameux champignons qu’il m’avait semblé avoir entraperçu un mouvement subit et bref. Qu’est-ce qui a bougé ? Çà n’est pas une feuille, j’en suis sûr. Intrigué, j’ai regardé attentivement, j’ai scruté centimètre par centimètre toute la zone autour de mon pied avancé. Qu’avais-je découvert ? Une grenouille rousse. 3 cm tout au plus. Ramassée sur elle-même. Je m’étais approché un maximum et elle n’a pas bougé d’un poil.
Je crois que c’est la première fois que j’en vois une.
Elle a cette caractéristique d’avoir une marque glandulaire en forme de V dans le dos. Semblerait-il qu’il puisse vivre de 6 à 10 ans (j’ai été voir dans le guide des amphibiens). On la retrouve dans des altitudes élevées, autour des 2000m en montagne. Sauf que moi je vis dans une région comprise entre 30 et 90 m par rapport au niveau de la mer.
En tout cas, c’était une belle surprise que je souhaitais partagée avec vous.
À bientôt.
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Mon jardin est bordé d’une rangée de thuya occidental. C’est une espèce de conifère. Son feuillage assez abondant et touffu permet d’accueillir deux nids de merles. Et peut-être un troisième nid car je vois en ressortir régulièrement une autre espèce. Ou alors cela pourrait être un lieu de cachette ou de pause.
En tout cas, dans les mêmes conditions que ma précédente histoire de sortie prématurée du nid, un oisillon merle (la première photo) a atterri dans le jardin, il y a trois jours. Ses rémiges étaient suffisamment formées pour lui permettre de petits vols. Ce qu’il a fait quand il a vu un de ses parents arrivé sur le toit de la remise (deuxième photo) pour le nourrir. Il s’était arraché du sol, et s’était réceptionné maladroitement dans le feuillage. J’ai pu faire mes photos à ce moment-là.
Quand son parent est reparti, l’oisillon l’a suivi. En volant.
Les jours se suivent en racontant à chaque fois une histoire différente.
À bientôt.
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Dans mon jardin, nichent régulièrement trois types d’oiseaux, des couples de merle, de mésange et d’étourneau sansonnet. Les autres tels que les rougegorges, les rougequeues, les moineaux… ne sont que de passage, juste dans la journée pour becqueter dans la mangeoire que j’ai installée pour eux.
Il se produit souvent qu’un oisillon tombe de son nid. Je me surprend encore aujourd’hui de me sentir démuni alors que je sais globalement ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Je perds mes moyens car des sentiments divergents m’envahissent.
Quand cela se présente, je le sais assez rapidement car beaucoup de piaillements me parviennent du jardin. L’oisillon réclame avec véhémence ses parents et de la nourriture. Les parents le rassurent par les cris et par des passages répétés car ils font des aller-retours pour assurer son ravitaillement.
La situation me mobilise également à cause des fréquentes allées et venues de chats sur mon muret. Mais ma présence rend les parents de l’oisillon méfiants. Sacré dilemme : être là sans être là.
Alors je m’occupe à prendre des photos. Je n’ose dès fois quitter mon poste de peur que l’irréparable se produise en mon absence. Et quand je vais aux toilettes, c’est en coup de vent.
C’est ainsi que j’ai pu filmer cette scène d’une très grande « humanité » : S’occuper du petit. Les parents ont eu une présence sans faille. Moi, j’avais des doutes quant à l’issue.
Les règles à suivre : Ne pas manipuler l’oisillon pour éviter les risques sanitaires ou tout simplement pour ne pas le stresser. S’il est tombé prématurément de son nid, on peut l’y remettre avec toutes les précautions d’usage ; c’est le cas quand l’oisillon a très peu de plumes et ne peut donc s’envoler. Dans le cas contraire, il faut laisser le soin aux parents de s’en occuper. Et s’il est blessé, il faut juste contacter un lieu de sauvegarde pour avoir de l’aide. Éviter de le garder chez vous, car la loi interdit la possession d’un animal sauvage à domicile. Et oui, ces oiseaux-là précisément ne sont pas domestiques. Ce ne sont pas de pensionnaires d’animalerie.
La scène sur ma photo date d’un mois. Tout s’était bien passé de tout l’après-midi. En fin de journée, l’oisillon était parti se réfugier au fond du jardin. J’étais à peu près rassuré. Sauf que je n’avais pas anticipé que cette nuit là justement, il a fait froid et comble de malchance, il avait plu vers la fin de la nuit.
Au petit matin, je m’étais empressé pour aller voir l’oisillon. Malheureusement il n’a pas survécu. J’ai été empli d’une immense tristesse, rongé par le remords de ce que j’aurais pu faire. À chaque fois que j’ai raconté cette histoire, le retour a été très souvent : « C’est la vie ».
Voilà, l’histoire d’un ailé qui n’a jamais pris son envol.
Ce que je retiens : Sa très courte existence n’a pas manqué d’amour.
À bientôt.
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Voici l’arène en fin de combat. Pourtant, personne n’a fait le geste du pouce tourné vers le bas pour décider de la mort. Ce combat n’était pas ouvert au public. Cette scène de joutes a eu lieu en l’absence de tout arbitre. Et pourtant j’y étais avec quelques oiseaux. Il eut même la présence proche d’une autre personne qui ne se doutait même pas de ce qui se jouait. Le rapace ne l’avait pas vu mais entendu et ressenti. Ce qui l’a d’ailleurs décidé de déplacer sa proie de deux mètres environ. De ma place j’avais tout vu et tout photographié. Ce n’est pas mon spectacle favori. Je n’y suis que comme témoin. En guise de musique, il n’y a eu que les cris d’effroi des oiseaux présents. La modalité de cette mort a été fixé il y a des millions d’années. Les phases de ce combat étaient hachées : assurer sa prise, une pause pour reprendre des forces, épuiser sa proie, une pause pour surveiller l’environnement, déplumer, becqueter …. L’ère du combat porte encore toute la trace d’une grande et logique tragédie. La signature du rapace est très claire. Elle nous renseigne sur notre propre nature. C’est ce que nous faisons aussi, nous les humains, toutes les semaines quand on se rend au supermarché pour notre barquette de viande (hachée, en boulettes, en brochettes, en saucisserie…) et notre barquette de crudité. Oui, j’ai bien dit crudité. Je sais que beaucoup d’entre nous se donne bonne conscience en dévorant de la salade. Mais voilà, même la salade est une vie. Le végétal naît, grandit et meurt. Quoi qu’il en soit, sans être donneur de leçon, je pense que la règle devrait être : « Ne prélevons que le juste nécessaire ». Passons, c’est un autre sujet.
Ses proies véhiculent facilement des microbes et parasites telles les tiques véhiculant elles-mêmes des maladies comme la maladie de lyme (j’en ai déjà parlé), voilà pourquoi les scientifiques considèrent les rapaces comme des espèces utiles, très bon indicateur biologique de la qualité d’un milieu.
Les autres caractéristiques de ce rapace sont sa vue avec des yeux qui occupent quasiment les 2/3 de son espace crânien et son odorat remarquable. Ces oiseaux de proies peuvent être carnivores, charognards comme les vautours…, prédateurs comme l’aigle, le faucon… et même insectivores.
Ils ont un dimorphisme sexuel inversé de la taille faisant que la femelle soit plus grande que le mâle. À ce propos, il existe plusieurs théories : La petite taille du mâle lui permet non seulement une plus grande mobilité et efficacité pendant la chasse mais aussi une réduction des risques (collision contre la proie ou un obstacle) liés au vol. La grande taille de la femelle serait liée à la compétition pour obtenir le mâle le plus efficace dans la prédation, qui puisse approvisionner en période de couvaison mais aussi pour obtenir un meilleur territoire vacant ou encore pour se prémunir de la pénurie alimentaire. Ce ne sont que des théories mais des hypothèses de travail tout de même.
Il y a trois ans, j’étais en planque dans un observatoire avec deux autres photographes. Un épervier était passé à 1,50m de mon ouverture et je n’avais pas pu prendre ma photo parce que mes compagnons étaient trop bruyants. J’en ai gardé un très mauvais souvenir car ce sont des moments uniques. Et un bon photographe n’en rate pas ce type d’instant. Un observatoire est intéressant à plusieurs niveaux : pourvoir approcher les sujets sans les déranger, échanger les expériences entre observateurs. Mais ce lieu peut devenir très vite un enfer quand il sert de lieu de retrouvaille pour des désoeuvrés venant vanter les mérites de leurs appareils…
Je suis heureux d’avoir capter cette fois-ci ce magnifique moment. J’espère que ce long reportage sur l’oiseau de proie vous a plu.
Prenez soin de vous et des vôtres.
À bientôt.
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Les caractéristiques de cet oiseau de proie ont tout pour faire de lui ce qu’il est; il possède des serres puissantes pour saisir ses proies. Il a un bec crochu et tranchant pour déchiqueter la chair de sa proie. Il a pu ainsi maîtrisé sa prise, la déplumé, la déchiqueté et s’en nourrir.
Les pelotes (les plumes) sont les traces de l’opération de dépouillage de la proie par son agresseur. C’est ce qui permet d’ailleurs d’identifier, dans des cas similaires, le type de rapace qui les a laissé mais aussi les espèces consommées. D’ailleurs la scrutation de ma photo laisse voir autre chose : que le pigeon, victime dans cette histoire, avait consommé du maïs.
Ce rapace est désigné comme oiseau de proie dans le langage commun parce qu’il est carnivore. Toutefois, la permanente évolution des recherches ornithologiques ne permet pas de valider ce taxon.
La présence des rapaces se répercute très peu sur l’effectif des proies disponibles. Sauf bien évidemment s’il y a profusion de ces dernières. L’amenuisement des proies est surtout corollaire de l’urbanisation, de la péri-urbanisation et du morcellement écologique des territoires aussi bien des hommes que ceux des rapaces.
Il n’y a plus grand chose à dire, la photo parle d’elle-même.
Alors, épervier ou autour des palombes ?
À bientôt pour la fin de ce reportage.
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Une fois, la question de l’environnement clarifiée, et une fois qu’il a assuré sa prise, notre oiseau de proie a poursuivi méthodiquement et froidement son oeuvre. À coup de bec, il a déplumé son sacrifié. Contraint et forcé, le pigeon, s’en était un, a accepté de se laisser faire face à ce redoutable adversaire. Il aurait essayé. Tout le bruit ambiant s’est tu.
Les autres oiseaux présents, par leur silence, semblaient dire qu’il n’y avait plus rien à espérer.
Le règne de l’arbitraire semble régner partout. Mais je l’ai déjà dit, c’est la règle dans le règne animal et il ne s’agira jamais d’un geste gratuit. Il faut se nourrir en ne prélevant que l’essentiel. Cette fois-ci encore, il n’y a eu aucune tentative de sauvetage. C’eût été un geste kamikaze. Il n’y aura ni de recours, ni de plaintes adressées. La vie devra suivre son cours. D’ailleurs, tous ceux qui ont assisté au spectacle se feront plus discrets pendant un moment pour ne pas inciter l’autre à se ré-inviter.
N’en aura-t-il cure de cette préoccupation? That is the question !!!
À bientôt pour la presque fin.
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Sauf qu’entre temps, sa victime essaie de se dégager des serres qui perforent de plus en plus celle-ci. Oui, elle était toujours en vie. Incroyable, elle essayait de se relever en déployant ses ailes. Ce serait un exploit si elle arrivait à s’enfuir vu la détermination de l’oiseau de proie. Face à ce puissant rapace, elle ne se résignait pas à reconnaître sa défaite. Elle calcule ses chances de réussite en essayant d’interpréter les temps de pause de son agresseur. De toute façon, il n’y avait rien d’autre à faire. Toute sa tentative se faisait dans l’obscurité la plus complète puisque son agresseur la recouvrait entièrement. Sans aucun filet de jour, elle sentait la force l’abandonner. D’autant que l’oiseau de proie s’est bien replacé au milieu du dos pour peser de tout son poids et en déployant, lui aussi, plus largement ses ailes.
À bientôt pour la suite.
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Très vite, il évalue son environnement : De quel périmètre d’action dispose-t-il ? Comment ne pas se noyer dans le combat en négligeant sa sécurité ? Comment organiser cette lutte pour qu’elle soit gérable ? Faire en sorte de marquer l’esprit des autres gros oiseaux afin que ceux-ci n’aient de velléité de défense. Je précise que toute cette scène s’opère aux milieux d’autres oiseaux (corbeaux, pigeons, corneilles, merles…), ceux-là perchés un peu plus haut dans les arbres aux alentours. Ils étaient tous très agités et poussaient des cris stridents. Car après tout, à taille égale, il y a peut-être un territoire à défendre aussi. Cet oiseau de proie devait se positionner pour assurer correctement sa tâche. J’avais remarqué qu’il n’hésitait pas à réapprécier la configuration en faisant non seulement attention aux bruits des alentours mais en me surveillant aussi. Car je n’étais pas tout à fait immobile. En général au bout d’une demi-heure de téléobjectifs suspendus dans les bras et au cou, on gigote un peu plus. Rappel : Ma traque a duré près d’une heure et demi.
Toute la subtilité consistait à lui faire passer l’information qu’il n’était pas en danger puisque je conservais ma place dans les limites de ce qu’il pouvait tolérer. Il s’agissait d’une certaine forme de négociation. Il y a bien sûr des points non négociables avec ce sujet : par exemple faire trop de bruit, se rapprocher plus qu’il ne faut… C’est un moment de pure pédagogie où il me faut faire preuve d’écoute et de flexibilité. Cela me permet de mieux le connaître, de cerner son comportement, même de l’écouter afin de conforter les bases de mes futures approches. C’est ainsi que je développe mes outils d’efficacité : réflexions, stratégies, gestion du temps, observation des informations en circulation afin de prendre des décisions rapides, en simplifiant au maximum mes actions. C’est le seul moment pour ajuster et adapter si besoin mes habitudes. Je reste donc attentif en vérifiant que tous les points majeurs figurent bien dans mes prises en compte. Car en cas de dérapage, il n’y a pas de rattrapage.
À bientôt pour la suite.
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