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Catégorie : Nguéréngou

FOOTBALL À NGUÉRÉNGOU !!!

L’équipe des jeunes

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Nguéréngou n’a pas de stade de foot. Cependant, un propriétaire terrien prête habituellement sa parcelle pour le besoin des rencontres de football entre anciens et jeunes.

L’équipe des anciens (AS Kangba)

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À cette occasion, une foule s’amasse pour suivre l’évènement.

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Le match est animé par des percussionnistes.

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J’ai renoué avec mon natal tout en douceur. À Nguéréngou, tous les enfants m’appellent Ata-Yaka (Papy cultivateur).

J’ai aussi renoué avec une violence salutaire qui épargne de la naïveté. Je me suis « battu » pour reprendre ma place. Certains, pour le besoin d’exorciser leur démon (la France), m’appelaient le « français ». Pendant la finale de la coupe du monde au Quatar, je supportais la France qui jouait contre l’Argentine. Contre toute attente, le Centrafrique tout entier semblait se tenir derrière l’Argentine de Messi. Pourvu que la France perde. J’ai bien compris que pour les autres, je devais rester français pour servir d’épouvantail. J’ai beau expliqué que je préférais l’équipe de France où jouaient plusieurs originaires d’Afrique, rien n’y fait. Au dernier coup de sifflet, le pays a grondé de bonheur. Le Centrafrique venait de remporter son match contre la France. Pour ceux qui douteraient encore de la position centrafricaine, voilà le syndrome post-traumatique dont parlait Frantz Fanon, Ruben Um Nyobé et d’autres encore…

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Est-ce que dans mes comportements, je représente encore cet espace colonial ? Mais peut-être que c’est tout simplement le processus de la reconstruction de la dignité africaine qui commence à voir le jour.

Je me réjouis que la « dé-tribalisation » de l’Afrique patine. Je constate seulement que l’Afrique réinvestit la résistance en se désaliénant. Le contexte ne permet pas encore un rapport de force favorable mais on y tend. Les mécanismes de l’impérialisme ne font plus recette devant la prise de conscience des peuples africains. Mais nos peuples doivent d’abord et dès à présent, faire tomber la compatibilité néocolonialiste de nos dirigeants.

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Vivre en Europe, loin du natal, m’avait réduit à fonder mes opinions sur des conjectures. Je vivais mon identité africaine et tribale de façon individuelle. Dans nos communautés, le clan qui constituait notre point nodal, l’embryon de notre collectif a disparu. Beaucoup d’entre nous ont déposé les armes. Et voilà pourquoi nous ne pouvons plus produire de héros. Faute de croyants, nos dieux ont aussi capitulé.

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La résilience trouve dans notre histoire sa pleine définition. Il n’y a personne à blâmer car nos stigmates sont les conséquences d’un traumatisme profond.

Je reviens d’Afrique où j’ai pu constater notre inactualité historique. Une dynamique d’incomplétude semble gangréner toutes nos obligations envers nos ancêtres. Nos morts n’ont pas de mémorial.

Je ne me contredis pas quand je parle d’inactualité historique. Il existe bien une dynamique de désaliénation mais qui n’est qu’à son frémissement.

Mais il est surtout navrant qu’on n’y soit pas tous pour le relèvement de notre pays et de notre continent.

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J’ai vécu une expérience exaltante dans mon pays, dans l’arrière -capitale. Un pur bonheur. J’ai mangé bio à longueur de temps. J’ai appris à me passer du téléphone, de l’ordinateur et d’internet. J’ai redécouvert l’essentiel : l’humanité, la simplicité, le naturel mais surtout l’implication, l’appel du devoir.

J’avais emporté avec moi mes incontournables en musique jazz, classique, brésilienne, latino, indienne, flamenco, gypsy manouche, funk et autres… Et bien croyez-moi, je n’en ai pas eu ni le temps, ni le besoin.

Les servitudes aux nouvelles technologies sont devenues l’occupationnel de nos intellectuels. L’interconnexion mondiale les a fait se détourner de nos problèmes locaux. L’impérialisme occidental le sait, voilà pourquoi il nous fournit notre os quotidien à ronger. C’est ça l’occupationnel, un terme que j’ai croisé avec horreur il y a quelques années.

Nous ne pourrons jamais régler nos problèmes en vivant en ordre dispersé chez les autres.

Finissons avec du football :

À Nguéréngou, j’ai observé que les enfants aiment jouer au foot. Ils jouent où ils peuvent et avec des ballons de fortune.

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Voilà pourquoi, j’ai décidé, avec leur accord, de les prendre en charge à travers plusieurs équipes dont une mixte. Je leur ai déjà fournis leur premier vrai ballon de foot.

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Et à mon retour, je leur procurerai des chasubles.

À bientôt,

Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé

Le nouveau marché de Nguéréngou !!!

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Deux ans déjà que je suis le projet de construction du marché de Nguéréngou. Fin 2021, ça n’était qu’un projet émergeant. Il est maintenant achevé. L’information publique mentionne qu’il s’agissait d’un projet d’appui à la relance agricole et au développement de l’agrobusiness en Centrafrique et notamment à Nguéréngou. Il est important de garder ce point en tête. J’y reviendrai une autre fois. Le maître d’ouvrage est le Ministère de l’agriculture et du développement rural. Et le projet a été financé par la Banque mondiale.

L’ouvrage, non qu’il ne soit pas bel, n’est pas original car on retrouve le même modèle architectural sur d’autres localités en direction de la sous-préfecture de Damara. Une réplique qui ne fait pas honneur à l’esprit créatif. Il manque la « personnalisation » qui aurait pu mettre en avant le caractère propre de Nguéréngou.

Ce marché se situe, en venant de Bangui, une fois passé le pont de « Nguéréngou, le cours d’eau», à une centaine de mètres à gauche après la barrière de la douane. L’emplacement est juste adossé à un autre cours d’eau, le « Yangana ». À mon avis, personne n’a encore anticipé les problèmes sanitaires.

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La construction a été confiée à l’entreprise Fibert BTP qui avait un délai d’exécution de 4 mois.

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Il y a eu besoin de manœuvres locaux pour le débroussaillement et le terrassement. Des femmes ont été sollicitées pour ramener de l’eau de la rivière pour le mortier en maçonnerie.

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Une fois la construction achevée, les habitants de Nguéréngou ont été sollicités pour un grand nettoyage. Nous sommes venus en nombre avec des pelles, des binettes, des machettes et autres. Toutes les générations confondues étaient présentes : Hommes, femmes, jeunes et enfants.

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Les ouvriers avaient encore un peu de finition à faire sur l’ouvrage.

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Encore un petit effort avant l’inauguration.

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Un jour, sans prévenir, des officiels de la république sont venus à Nguéréngou pour l’inauguration. Il a fallu leur dire que nous sommes des citoyens et qu’il fallait avoir un minimum d’égard à notre encontre. Car si l’ouvrage est achevé, il fallait encore le rendre présentable. Ensuite il va de soi que les habitants soient aussi présents pour l’inauguration.  N’oublions pas que dans la journée la plupart des personnes vaquent à leur occupation dans les champs. Et enfin, que le marché soit investi avec des produits champêtres à vendre, ce qui serait plus parlant.

Un autre rendez-vous a été pris. Et cette fois-ci, les officiels arrivent très en retard. Entre temps, les paysans, ayant trop attendu, dépités, sont repartis à leurs travaux. On a dû improviser une inauguration avec quelques trainards. Nos chefs de village ont reçu des sévères remontrances de la part des officiels qui leurs reprochaient leur manque d’autorité. Cette façon d’infantiliser des élus locaux ne fait pas honneur à nos responsables politiques.

Et pourtant, dans un esprit participatif et collaboratif, nous, habitants de Nguéréngou, avons investi le projet de ce nouveau marché.

Ce projet de marché est né dans le cadre d’un objectif national visant l’intérêt de Nguéréngou. Il ne deviendra pertinent que quand le développement urbain de Nguéréngou sera envisagé du point de vue de son urbanisme et de son aménagement global. Car, nous le savons, il y a le projet de délocalisation de la porte d’entrée à Bangui du km12 pour la réinstaller du côté de Nguéréngou. D’où notre question, quels moyens l’État mettra-t-il à la disposition de Nguéréngou pour impulser et matérialiser nos équipements socio-culturels et nos infrastructures techniques telles l’alimentation en eau, l’électricité, le traitement des déchets… ? Car il ne s’agit pas de reproduire à Nguéréngou les erreurs du km12. Seule la concertation pourra nous éviter des impasses, des contestations et le risque autocratique se cachant derrière les apparences de bénéfices supposés.

Pour l’instant, les vendeurs ont quelques réticences à investir le nouveau marché pour la raison qu’ils trouvent que le droit mensuel qu’on leur impose n’est pas convenable. Les autorités ont menacé de les poursuivre s’ils persistaient à vendre leurs denrées au bord de la route comme auparavant. Aussi certains ont simplement ramené leur étal chez eux.

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Mais rien n’est impossible, nous trouverons une solution.

À bientôt,

Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé

« Mon école » de Nguéréngou !!!

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Quand je m’installe à Nguéréngou, son ciel bleu et sa nature verdoyante ont fini par gommer l’image trouble que j’avais de la capitale. Pas de poussière, une densité humaine vidée de la désagréable promiscuité propre aux grandes villes. Sans que je sache pourquoi, je me sens bien.

C’est l’allégorie du retour qui se joue pour moi. Ainsi cette rencontre, cette retrouvaille commence à me livrer la profondeur de ma quête. Elles tombent à point.

Comme sur un nuage, j’arpente la localité. Les sourires sont sincères, les regards francs. Pour eux, je suis nouveau, peut-être même un étranger. C’est vrai qu’ils ne m’ont jamais vu. Donc il est normal qu’ils ne puissent pas me relier à notre plantation familiale située à Nguéréngou même depuis des décennies. Et c’est bien ainsi, le tissage de relation ne sera que plus authentique. Mais si je n’y suis pas depuis plusieurs décennies, ce n’est pas pour autant que ma famille soit absente.

Les maisons sont faites en brique de terre crue ou cuite. Les toits sont en tôle. Les toitures en paille sont désormais quasiment délaissées. Ce qui est dommage, car en saison sèche la chaleur est insupportable avec la tôle.

Lors d’une déambulation, je tombe sur cette maison qui dénote : comme le symbole de l’impossibilité de tout accomplissement, elle est malheureusement inexploitée.

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J’apprends que c’est un don de la Chine, pour les enfants de Nguéréngou. La Chine souhaitait une activité à visée maternelle.

La population de Nguéréngou est en majorité des paysans. Ils passent leur journée dans leurs champs situés entre 3 à 5 kms (des fois plus) de chez eux. Ceux qu’on croise à Nguéréngou s’occupent plutôt de leur étal en exposant en vente des denrées provenant de leur production champêtre.

Nguéréngou est avant tout une localité dortoir.

Par conséquent, les enfants, en âge d’aller à l’école, fréquentent l’école de la localité voisine. Car les localités de Nguéréngou I et II n’ont pas d’école. Les enfants plus petits restent souvent toute la journée devant leur maison sans surveillance, ni activité. D’ailleurs il n’y a rien à craindre. Les parents ne peuvent pas toujours les emmener au champ. Car au retour, la charge à ramener est trop importante : denrées diverses, fagot etc…

J’ai donc proposé mes services aux chefs des trois localités contigües. La Cheffe de Nguéréngou, Marceline, très réactive comme d’habitude, m’a donné son accord pour réaliser mon projet de prise en charge des enfants.

J’ai fait débroussailler le terrain car comme vous le savez maintenant, les serpents sont légion à Nguéréngou.

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Je tiens à mettre une vraie distance entre les reptiles et les enfants.

Ensuite, les enfants m’ont aidé à nettoyer : Les filles ont balayé la poussière ; elles ont été à la rivière chercher de l’eau pour laver le sol.

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Les garçons ont nettoyé et lavé la véranda où les cabris avaient l’habitude d’y dormir et d’y déposer leurs déjections ; 

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Ils ont déplacé les tables. Celles-ci étaient lourdes car les chinois n’ont pas lésiné sur les meubles de qualité. 

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L’annonce de l’ouverture s’est faite la nuit par un annonceur au sifflet. À la demande de la Cheffe, celui-ci a parcouru tout le village en annonçant que l’école avait enfin son professeur, moi. Le matin, les parents se sont présentés avec les tout petits. Je me suis organisé pour m’occuper des non-scolarisés dans la matinée. J’ai été surpris de voir beaucoup d’enfants : une cinquantaine le matin.

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Le matin, je sillonne le village pour récupérer les petits. Certains, impatients, partent à ma recherche.

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Je n’ai pas de cloche pour appeler les enfants. Car le fer étant très recherché par les ferrailleurs, la cloche disparaîtrait aussitôt installée.

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Les enfants habitant sur les hauteurs m’entendant les héler d’en bas, descendaient joyeusement la colline en courant.

Par contre je consacre l’après-midi aux enfants de la primaire. Je reçois également quelques collégiens. Mais en réalité, les maternels ont pris goût aux apprentissages, aussi ils s’imposent l’après-midi puisqu’ils refusent de rester seuls à la maison. Ils s’amassent donc devant la classe des grands, m’obligeant à les accueillir à nouveau.

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L’après-midi est une classe mélangée à tous points de vue. Et il faut une sacrée disposition pédagogique pour gérer. Mais j’en fais mon affaire.

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J’utilise comme promis les chansons de Marlène Ngaro en atelier musique, mais aussi comme moment de transition entre les matières. Cela a eu un succès fou.

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Je tiens à préciser, pour éviter toute ambiguïté, que ce n’est pas une école, même si les parents préfèrent la nommée ainsi. C’est un centre culturel. Il ne dépend pas de l’éducation nationale. Le matin, il est destiné à accueillir le jardin d’enfants. Et l’après-midi est consacré au soutien scolaire des plus grands.

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Cette bâtisse est un don de Sun Yat-Sen Fraternity Fondation. Pour votre gouverne, Sun Yat-Sen considéré, comme le père de la Chine moderne, a été le premier président de la Chine. Donc pour ceux qui en douteraient encore, la Chine n’est pas un partenaire fictif.

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Pour le moment, je la fais fonctionner seulement quelques mois dans l’année, le temps de ma présence à Nguéréngou, en attendant de finir mon installation et surtout de trouver un associé local. Je la fais fonctionner sur mes deniers personnels ; ce n’est pas évident mais le jeu en vaut la chandelle.

Un petit mot pour signaler les dérives de certains fonctionnaires de l’éducation nationale :

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Des enfants sont sollicités pour ramener du fagot à l’école de la république, soi-disant pour permettre la préparation de leur goûter. Mais tout le monde s’accorde à dire que c’est l’impôt infligé aux parents par des professeurs des écoles puisque ceux-ci ramènent le butin chez eux : un prélèvement mafieux sur les habitants.

J’espère cet article inspirant. En attendant, je vous donne rendez-vous pour une prochaine publication.

À bientôt,

Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé

NGUÉRÉNGOU, le royaume des serpents !!!

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Depuis deux ans déjà que je me consacre à asseoir, entre autres, une ferme agroécologique à Nguéréngou. L’idée est d’harmoniser les enjeux sociaux, écologiques et environnementaux. Pour le moment, j’en suis qu’aux prémices : j’ai quelques bananiers, quelques avocatiers, une parcelle d’ignames et de maniocs. Mon idée, c’est d’impulser la biodiversité pour préserver les ressources naturelles tout en réduisant la part chimique mais surtout de penser autonomie alimentaire de ma communauté.

C’est en désherbant que les ouvriers sont tombés sur ce serpent (la photo). Malheureusement celui-ci a été tué. J’avais laissé comme consigne d’être mis au courant de n’importe quel type d’évènement venant à se produire dans la ferme. Aussi m’a-t-on ramené le serpent. Nguéréngou est le royaume des serpents.

Ce que j’ai appris, tout comme les inséparables, ce serpent vit systématiquement en couple. Du coup, quand je suis retourné dans mes herbes, je n’avais pas l’esprit tranquille, de peur de croiser l’autre par inadvertance.

Pour le besoin des proportions, j’ai mis en scène la photo prise avec mon smartphone. Vous pouvez observer aussi que j’utilise un apn Nikon coolPix P900 (sur la photo). Cet appareil n’est aucunement plébiscité par les photographes car rares sont ceux qui lui trouvent des avantages. Mais moi, si. Car pour pas cher, on a un format compact proposant une focale de 24 mm/2000 mm. C’est-à-dire qu’on dispose d’un grand angle et d’un super téléobjectif. Ce qui est très exceptionnel. En termes de performance, il ne faut pas s’attendre à du haut de gamme. Mais mon raisonnement est très simple : Nous disposons aujourd’hui de très bons logiciels de traitement de photo, si c’est le point qualité d’image qui turlupine. La deuxième raison qui justifie ce choix, c’est qu’il n’est pas aisé de se trimbaler avec du matériel haut de gamme en Afrique subsaharienne. La misère que l’on côtoie n’est pas compatible avec ce type de matos. Et d’un autre côté, la poussière est tellement omniprésente et quoiqu’on fasse, elle s’insinue partout. Donc le risque d’une mise hors d’usage de l’apn est trop élevé..

Voilà ce que j’aperçois un matin en me levant : une mue de serpent le long du mur. La question : où est-il passé ?

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Encore une autre fois, des enfants du village m’assaillent en me disant que j’avais marcher sur un serpent.

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En fait, il était déjà mort et moi j’avais laissé la marque de ma semelle de basket dessus ; et oui, sans le savoir j’avais marché sur un serpent. Les enfants savaient que seul mes baskets pouvaient laisser la marque qu’ils avaient observée.

Ce qui est terrible, la rencontre de l’homme et du serpent finit toujours au détriment de celui-ci. Quand le serpent passe malencontreusement sur une route goudronnée, il se fait écraser car il a du mal à mouvoir sur cette surface.

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De même s’il se perd dans le village, son sort est généralement scellé.

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En essayant d’échapper à ses poursuivants, celui-ci a eu le malheur de repasser
plusieurs fois au même endroit. La rumeur a commencé à enfler : « Ça n’est
pas normal ce va-et-vient !!! », « On dirait qu’il cherche
quelqu’un !!! », « On l’a certainement envoyé !!! ».
Une demi-heure plus tard, il n’était plus. La coutume veut qu’on sectionne la tête,
la queue et qu’on les balance à des endroits différents pour éviter que le
serpent se reconstitue.

 Pour ma part, je ne prends pas ces choses à la légère car il se joue là la question
de l’identité culturelle et la question de ma place dans ma communauté.

Être ici ou ailleurs, il faut choisir.

 À bientôt,

Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé

Nguéréngou !!!

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Ma photo montre un nid d’oiseau camouflé avec une mue de serpent. Certains passereaux utiliseraient ce procédé afin de dissuader les prédateurs et pour éloigner les mangeurs d’œufs. Cette situation est rare à observer dans la nature voilà pourquoi, avec cette photo, j’ai le sentiment d’avoir vécu quelque chose d’exceptionnel à Nguéréngou.

J’aime Nguéréngou.

J’ai choisi, depuis deux ans, comme point de chute en Centrafrique, la localité de Nguéréngou pour m’y installer et surtout m’y investir.

Il n’est pas rare de trouver deux orthographes pour le nom de cette localité : Nguéréngou ou Guéréngou. Je ne sais pas laquelle des graphies est la concurrente ou l’originelle. Personne encore n’a pu m’expliquer le fruit de l’évolution de l’usage de l’une ou l’autre.

Les coordonnées GPS de Nguéréngou sont approximativement 4.5Nord pour la latitude et 18.5Est pour la longitude. Nguéréngou culmine à 408m environ d’altitude.

En dehors des venelles qui parcourent cette localité, la RN2 est la seule voie de circulation goudronnée qui la traverse en la reliant à la capitale Bangui (30 km) et à Damara (45 km) une sous-préfecture de la préfecture d’Ombella-M’Poko.

La RN2 CopyRight2023StanislasBanda

Les habitants de Nguéréngou entretiennent avec la terre, avec les arbres, les rivières, la végétation et les collines des relations dont les banguissois ne connaîtront jamais l’équivalent. Il m’a été donné de constater cette forte dissemblance. Ainsi est-il loisible à quiconque ayant la perspective d’un retour vers le natal d’entrevoir, ailleurs qu’à Bangui, une autre configuration des possibles …

À bientôt,

Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé

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