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Aggas Zokoko, hommage !!!

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Aggas nous a quitté le 27 janvier 2023 à Bangui. Quelques heures avant que je revienne sur Paris.

Mon hommage se résume en trois photos. J’ai eu l’occasion de croiser Aggas Zokoko chez moi à Paris. Il faisait partie d’un groupe de musiciens qui revenait d’une tournée à Madagascar. Ils avaient fait escale à Paris et Charlie Perrière m’avait alors sollicité pour mettre à leur disposition mon studio de musique à des fins de répétition. Il y avait Aggas, Évis Évoko, Djogo Masselly… Laskin était venu en voisin.

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Le soir où j’ai pu prendre ces photos, Aggas avait souhaité jouer sur ma guitare Jazz (la photo). Quelques mois plus tôt, Ringo m’avait communiqué le numéro de téléphone d’Aggas dans le cadre de mes reportages sur nos gloires du passé. Notre rendez-vous n’a pas eu lieu car le destin en a décidé autrement. Je le regrette.

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À titre posthume, je le remercie pour tous ces beaux moments partagés.

Paix à son âme.

Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé

 

 

 

Marlène Co-Bédaya N’Garo !!!

Marlène Co-Bédaya N’Garo

Aujourd’hui, je vous présente une amie, une très grande amie, en réalité une sœur car aussi loin que je m’en souvienne, nous nous connaissons depuis nos adolescences. D’abord en Centrafrique, ensuite en France.

Marlène est l’un des meilleurs représentants de la musique centrafricaine. Elle est multidisciplinaire : chanteuse, parolière, guitariste, pianiste, flûtiste, …

Elle est un troubadour des temps modernes à travers badinage rustique, complainte, évocation, joie et gaîté… Elle a reçu en dotation personnelle une âme poético-lyrique gage de notre préservation patrimoniale. Son marqueur musical est un signe d’humanisme. Au nombre de ses dons altruistes : L’espoir, la joie, …

Son jeu épuré ne s’embarrasse pas de superflus. On retrouve dans ses arrangements de la légèreté, de l’essentiel. Elle recourt entre autres à des éléments du patrimoine tribal ethnique centrafricain. Mais ce qui marque son écriture, c’est une invitation permanente de l’auditeur à une prise de conscience de l’essentiel.

Loin des délétères négativistes, Marlène sème du vivre ensemble. Au sein d’un monde où la musique offre de moins en moins du sens, en raison de la bouillie musicale ambiante, Marlène nous insuffle la suprême brise. Elle rappelle aux assoupis leur devoir de mémoire, d’éducateur car nous le savons, la misère ne laisse pas ce loisir. Elle fait partie de ceux que je nomme « Les gardiens du temple ».

Un jour, nous romprons avec notre malédiction et nous serons heureux à ce moment-là de retrouver ce que Marlène a mis de côté pour nous. La culture dont nous relevons, nous a-t-elle accompagné dans une immanence temporelle ? NON. Notre temporalité culturelle a été émaillée de contretemps colonisateurs, d’accidents à la clé d’une musique terroriste, de bémols esclavagistes, du silence des affamés de la planète pauvreté. Il y a longtemps que notre musique ne raconte plus de vérité, ni de poésie, ni d’épopée sinon que de parler de convivialité de gens malheureux où l’alcool a remplacé l’eau désaltérante des travailleurs du dur labeur.

Et Marlène dans tout cela ? Elle nous replace au cœur de notre humanité.

Elle pratique le chant, l’expression musicale la plus noble. Sa voix en « sprechgesang » déclame des mélodies originales et inséparables du texte poétique de caractère lyrique. 

Marlène Co-Bédaya N’Garo

Vous n’êtes pas sans savoir que très bientôt, je vais assister les enfants d’un village en Centrafrique. Dans ma recherche des personnes-ressources, j’ai pensé naturellement à Marlène. Et bien m’en a pris, elle a répondu illico à l’inverse des promesses habituelles de mes amis de la diaspora. Marlène m’a remis des Cds et des textes de ses chansons que j’utiliserai comme support dans l’animation musicale de mes classes de soutiens scolaires. Cela me chagrinait d’avoir à apprendre de la musique aux enfants avec des chansons hors contexte culturel.

Ce qui m’emmène à vous présenter un peu plus sérieusement Marlène :

Marlène a été Professeur d’Anglais en région parisienne après un DEUG d’Anglais à la Fac de lettres de Bangui et une Maîtrise d’Anglais à la Sorbonne Paris. Outre un 1er Prix de composition chant choral, et un Diplôme d’État en spécialité Chant musiques actuelles Jazz et guitare, Marlène a été Chef de chœur et Professeur de chant dans plusieurs conservatoires en France.

Mais ce qui est sain avec cette femme, c’est qu’elle n’a pas eu besoin de brandir tous ces lauriers pour faire ce qu’elle a à faire.

Depuis 1995, elle donne des concerts en France, en Allemagne, en suisse et au Québec.

En ce moment, elle poursuit ses concerts en tant que chanteuse et guitariste dans un groupe de musique africaine : KALUWO ; en tant que choriste dans un groupe Reggae et en tant que chanteuse dans un orchestre de Jazz de New-Orleans.

Marlène a plus d’une quinzaine de Cds à son actif avec entre autres les groupes Man D’Dappa, Kaluwo et autres collaborations. Certains sont des créations de contes musicaux, de chansons pour enfants utilisés par les Professeurs des écoles et des médiathèques.

Franchement le parcours de Marlène est si étoffé que je m’oblige à ne faire qu’un résumé. Mais quel résumé !!!

Kaluwo

Voilà ce qu’elle me répond à propos de son art : « Depuis mon enfance, j’ai
toujours rêvé d’être guitariste et je n’avais jamais imaginé de devenir
chanteuse… Mais au fur et à mesure des années passant, il y a eu sur mon chemin,
plusieurs opportunités et cela m’a permis d’en faire véritablement mon métier ».

À la question : Pourquoi l’enseignement de la musique ? Voilà sa
réponse : « Parce que je veux permettre et aider l’élève
(adolescent/adulte) à élaborer et à réaliser son projet musical avec plaisir et
finalement à faire de la musique (chant ou instrument) avec d’autres personnes.
J’enseigne la musique et je me considère comme facilitateur d’apprentissage. Je
rends aisé un apprentissage en créant les conditions nécessaires pour que l’envie
soit toujours là ».

Et à la question : Pourquoi donner des concerts ? Marlène répond : « J’aime
donner des concerts pour faire découvrir et partager mon univers avec le
public. À chaque concert, il y a au moins deux chansons auxquelles je demande
au public de chanter avec moi. Elles sont en Sango et très faciles à chanter
(Siriri na dounia /Kamba ti bê ti mbi). Le public le fait de bon cœur. Durant
le concert, comme je chante en Sango (Centrafrique), en Dioula et Bambara
(langues du Mali et du Burkina Faso), je joue un peu le rôle d’une conteuse car
il y a plusieurs chansons que j’interprète qui ont une histoire et cela
passionne le publique. Ainsi, ils comprennent mon répertoire ».

 L’univers de ses œuvres est résolument africain. Mais dans un style métissé qui panache
d’abord des régions (Afrique de l’ouest, Afrique centrale et Afrique du Sud) et
diverses influences telles la rumba africaine, le soukouss, la pop, la funk, le
blues, la bossa-nova… Parmi ses œuvres les plus importantes, il faut retenir « Siriri
na dounia »,
un thème sur la paix dans le monde et la tolérance ; « Cobédaya
Rumba », un thème sur le cycle de la vie ; Kaluwo, qui est un hommage au
peuple Luo et aux pygmées de Centrafrique ; « Kamba ti bê ti mbi »,
qui est un thème sur l’amour dans un couple : de la genèse aux cheveux
grisonnants.

 Une chose que je n’ai jamais dite à Marlène c’est le fait que son père
ait sauvé ma tante d’une mort certaine. Son père était le fameux Docteur
N’Garo.

Notre Nation aurait peut-être son mot à dire à propos de cette artiste.
Mais la quête de la sortie du tunnel polarise notre pays. Des ombres
inquiétantes planent encore sur celui-ci, voilà pourquoi, il m’importait de
parler de cette Marlène-là. Celle qui créée nos artéfacts centrafricains, celle
qui fournie l’archéologie centrafricaine où la génération future pourra
assouvir en toute tranquillité ses besoins de racine.

Oui, Marlène est notre réassurance contre l’oubli.

À très bientôt. 

Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé

Mr David GANGUÉ le balafoniste !!!

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Lors de mon récent voyage en Centrafrique, j’ai rencontré Mr David Gangué, Balafoniste, par le biais de mon neveu Christian Zoungao, lui-même émérite danseur et percussionniste traditionnel Centrafricain.

Mr Gangué, comme la plupart des artistes centrafricains, est frappé par la réalité économique. Contrairement aux autres, il n’a pas mis au clou son instrument. Il en parle tantôt comme une prolongation de lui-même, tantôt comme un compagnon de route. Son immense humilité m’a désarçonné. Il m’a accordé plus d’importance qu’il ne faut. C’est un soliste. Il a donc quelque chose à dire.

Je me suis présenté à lui en lui disant qui j’étais, d’où je venais… Lui a fait parler son instrument.

Avant de jouer, comme tout musicien, il règle son instrument. Il me joue d’abord une œuvre Yangba.

Il me dit « Bangui, c’est comme Paris, je suppose. En tant qu’artiste, quand tu rencontres la musique banda, tu l’apprends. Quand tu rencontres la musique Tali, tu l’apprends. Quand tu rencontres la musique Pana, tu l’apprends. »

Puis il me rejoue Takélépou, une pièce banda de Bambari. Il dit avoir pris son temps pour l’apprendre afin de la réjouer, lui qui n’est pas banda.

Il me joue une autre pièce qu’il nomme « le soumalé des Gbaya ». Il me dit exprimer des souffrances. Dixit : « Tu dois (dégammer), comme si tu as oublié la pièce pour que l’auditeur ressente la souffrance éprouvée pendant ta traversée de la brousse ».

Je lui ai dit, moi, ce que je pensais de la recherche personnelle, de la question de la réparation historique. Car pour moi, quelque chose s’est cassée qui justifie cette recherche archéologique de nos fondations. Que partager est un des autres aspects à prendre en compte. Car quand on voyage, la question « Qui êtes-vous ? », signifie « Qu’est-ce que tu m’offres ? ». La question est toujours posée dans la langue du pays hôte. Et quand la réponse est donnée dans cette même langue, l’hôte comprend aussitôt qu’il héberge un parasite. Et ton vis-à-vis se rend compte que tu n’as rien. Quand un français pose une question en français à un chinois. Celui-ci lui répond en chinois. Pour dire qu’il a aussi sa langue. La langue de ses anciens. L’américain pose une question en anglais américain à un arabe, celui-ci lui répond en arabe. Une question posée à un africain, celui-ci répond invariablement en Français… Nous avions médité un peu là-dessus.

Quand notre entretien est arrivé à son terme, il me demande de le raccompagner, lui jouant son balafon, comme le veut la tradition jusqu’au portail. J’étais plus qu’honoré.

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Le balafon est un instrument de musique à percussion mélodique que l’on trouve essentiellement en Afrique centrale. Il possède un clavier agencé par plusieurs lames de bois. Pour obtenir ses notes, le musicien percute ces lames avec deux baguettes au bout enduit d’une espèce de goudron résineux. Son accordage se fait selon une échelle diatonique. Cette échelle est habituellement heptatonique parce qu’elle comporte sept degrés. En enlevant les deux demi-tons de cette gamme on obtient la gamme pentatonique utilisée par notre balafon. Le préfixe « Penta » signifie cinq. Cela veut dire que le musicien utilise une gamme de cinq notes. L’amplification se fait à l’aide de plusieurs procédés. Dans le cas présent, des cornes, de zébu ou d’autres bovidés, sont placées comme résonateur sous chaque lame afin de majorer le son.

Ramené par les esclaves africains en Amérique, on l’identifie sous le nom de Marimba, nom d’origine bantoue d’ailleurs. Il a aussi engendré le xylophone occidental.

J’ai compris à la fin le pourquoi de tant de courtoisie que Mr Gangué avait à mon égard. Loin de moi l’idée qu’il ne soit pas courtois : Il souhaite que je prenne la responsabilité de leur donner de la visibilité. Et je me dis, pour que des personnes avec autant de talent puissent attendre quelque chose de moi qui n’ai rien, c’est qu’il se joue ici un grand désarroi culturel. 

Quand je l’ai appelé pour prendre de ses nouvelles, il m’a demandé de lui ramener un accordeur diatonique. L’idée farfelue que l’on a d’une soi-disant approche approximative du musicien traditionnel peut être enlevée au regard de cette demande.

 À très bientôt.

Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé

Bazi Abel alias Bojojo !!!

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Un matin, sans m’y attendre, Ringo Ngandalé m’appelle pour connaître mes disponibilités. Je lui avais répondu que j’étais à la maison et qu’il pouvait passer. Moins d’une demi-heure plus tard, il était là en me disant qu’il avait une surprise pour moi : Il avait retrouvé la trace de Bojojo et que cela ne tenait qu’à moi d’organiser les retrouvailles.

J’étais K.O. Bojojo était lui aussi toujours en vie.

Quand j’avais débarqué à Bangui (Centrafrique), bien évidemment, dans mes échanges avec Ringo, j’ai parlé aussi de Bojojo dont je faisais aussi écho de sa disparition dans mon article sur Ringo.

Ringo n’avait pas réagi plus que cela. Nous avons poursuivi notre conversation sur d’autres sujets.

Nous étions tous les deux excités de retrouver Bojojo. Dans le cas présent, je n’étais pas seul à penser Bojojo disparu. Visiblement plus personne ne l’avait revu depuis plusieurs années.

Nous devions d’abord prendre contact avec un de ses cousins, le seul pouvant nous conduire vers Bojojo. Nous avions attendu dans une propriété de la capitale pour pouvoir rencontrer ce cousin dans le milieu d’après-midi. Enfin nous avons pris le chemin du quartier Ouango où nous étions censés retrouver Bojojo. Une fois sur place, on nous fait comprendre qu’il était parti seul à la pêche avec sa pirogue et reviendrait certainement à la fin de la journée. Nous avons attendu en devisant.

Notre présence intriguait le quartier. Quand ils ont su que j’arrivais de France et que j’allais interviewer Bojojo, nous devenions un point focus. Difficile d’escamoter le matériel d’interview. Le temps passait et toujours pas de Bojojo. Quelqu’un va à sa rencontre et revient bredouille. La nuit tombait. Et je commençais à m’imaginer l’histoire du rayon vert. Ringo avait pensé qu’avec le temps la mémoire des visages pouvait faire défaut. Aussi avait-il préparé une surprise pour Bojojo : Chanter une chanson inédite de Bojojo qu’il était seul à connaître. Tous nos regards étaient tournés dans la direction par où il était supposé apparaître. Et contre toute attente, il est arrivé dans notre dos. Il faisait nuit.

Ringo a commencé à chanter et Bojojo a crié : « Ringo ». Je venais d’assister à la plus belle des retrouvailles entre vieux compères. J’ai pris des photos non réussies de cet instant. Mais tant pis, ce qui est important, c’est l’histoire qu’elles racontent.

Voilà une légende centrafricaine qui a disparu des radars pendant des années. Même sa famille ne savait pas où il pouvait se trouver. On pensait même à revendre sa maison. Pour vous donner une idée, cela faisait à peine trois mois qu’il avait réapparu à Bangui. Je n’en dirais pas plus car il s’agit de sa vie privée.

Vu l’heure tardive, j’ai pu obtenir un rendez-vous pour le lendemain. Lui aussi était tout disposé à nous revoir.

Bojojo de son vrai nom Bazi Abel aura 75 ans cette année 2022.

Sans aucun doute, l’un des épisodes des plus mémorables de mon séjour en Centrafrique.

Des retrouvailles prodigieusement bouleversantes de Ringo et Bojojo séparés durant plusieurs années. Elles sont la narration de l’attention et de la fidélité, qui permettent au lien qui les unit de se perpétuer, même des années après.

Je veux ici magnifier cet instant remarquable qui a percuté mon séjour.

Durant tout ce temps, chacun a tracé sa route.

Et pourtant, les deux acolytes ont restitué leurs différentes trajectoires, comme si ces années d’absence ne semblaient avoir aucune répercussion sur leur réminiscence mémorielle.

Bien que ces retrouvailles soient exceptionnelles puisque les protagonistes ne se sont plus revus depuis des décennies, c’est bien davantage le fait aujourd’hui de pouvoir combler un vide historique qui anime ma plume.

Talentueux rythmicien, Bojojo a transcendé le périmètre technique de la guitare dans le jeu de l’accompagnement typique. Typique étant le terme pour désigner la musique locale. Son originalité confirme qu’il n’y a pas de précédent. Il recourt à une exubérance à laquelle les auditeurs et les danseurs étaient réceptifs. Il avait beaucoup d’atouts qui expliquent sa place centrale dans la rythmique de Musiki. Sans faire de l’ombre aux autres, il semblait combler un vide par une technique brillante, un jeu viril et exalté. Il brode un panorama sonore très étendu dans la quête de timbres. On retrouve dans son jeu des envolées lyriques fissurées d’éclairs de génie, une maturité comme une autre lecture de la tradition banda, apportant une profondeur.

J’ai échangé sans ambages avec énormément d’artistes centrafricains. Des entrevues exonérées de toute puérilité. Nous avons évoqué toute une collection de problématiques et le tout sur fond de difficultés sociales, économiques, sécuritaires et autres. J’ai relevé un élément commun à tous ceux que j’ai croisé à Bangui, ils poursuivent tous une même quête, celle d’une autre musique : la tradi-moderne. Est-ce la traduction d’une blessure intérieure ? Le réveil d’une autre conscience ?

Avec ces différents regards croisés sur MUSIKI, je dois composer aujourd’hui avec un nouveau modèle archétypal de la déclinaison personnelle que j’avais. Mais notre dénominateur commun restera toujours la musique.

La suite sera le sujet de mon interview filmée de Bojojo que je présenterai en temps et lieu opportun.

 À très bientôt.

Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé

FILI, le descendant des anciens

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J’étais parti en Centrafrique à la recherche des anciennes gloires. J’avais également l’intention de collecter ce qui fait défaut dans notre histoire commune. Ce qui compte pour moi, c’est de rendre justice à ces pionniers. L’une des premières choses que j’ai faites a été de prendre des photographies et des vidéos. Je m’étais fixé comme mission d’interviewer, ceux qui ont nourri nos vies de désirs, de rêves, d’espoirs, de joies, d’insouciances… Je devais trouver ou tenter de trouver des réponses aux questions que tout le monde se pose sur ce que sont devenus les musiciens qui ont fait partie de nos mythiques orchestres. Aujourd’hui, je vais juste partager avec vous quelques extraits de ces moments.

Fili de son vrai nom Zounamo Lamine Fulbert. Il fut le bassiste de la période phare de l’orchestre « Formidable MUSIKI.

J’ai eu la chance de le revoir et ce dans des conditions exceptionnelles, grâce à la diligence de Ringo Ngandalé. Fili n’a jamais été dans l’économie de la créativité. Chacun de ses jeux de basse dans les œuvres de Musiki était une proposition qui emmenait dans une direction transcendante. Écoutez le dans « Mabikala », sa propre composition. Il y assure une très belle interprétation à caractère mineur. Je suis resté en apnée à chaque fois que j’ai écouté ce titre. Je comprends aujourd’hui, pour en avoir discuté avec Fili, son parti pris émotionnel. Il rendait un hommage vibrant à sa mère… Aussi je suis très surpris de la disparition de ce titre des médias centrafricains. Plus aucune trace à la radio centrafricaine, ni sur Youtube. D’ailleurs ce titre n’est pas le seul aux abonnés absents, il y a aussi Locko de Musiki également. J’en profite pour vous solliciter, les uns et autres centrafricains, à rechercher dans vos archives sonores ces pièces et à les remettre en circulation…

  Dans mes échanges avec Fili, il se rappelle de son papa qui aimait beaucoup la musique. Celui-ci avait des disques vinyles et le célèbre tourne-disque « La voix de son maître » marque de Pathé-Marconi. Et c’est delà qu’était parti sa passion pour la musique. Son père, tailleur de métier, qui jouait beaucoup de mambo, se décrivait comme un « ambianceur ».

Il m’a rappelé les souvenirs de ses débuts dans Musiki.

« Je suis rentré dans Musiki en 1974 » a-t-il dit.

Mais avant cela, Fili avait été en tournée d’un an avec Super Élégance. Un orchestre avec beaucoup de camerounais. Il y avait aussi Masseli. De passage à Carnot, ils avaient croisé un soliste camerounais qui venait du Cameroun pour aller jouer dans « Centra ». À l’époque où Mayélé jouait au croisement du Dragon rouge. Les musiciens camerounais de Super Élégance ont mis la main sur leur compatriote, bon soliste de surcroît et qui jouait bien du classique. Classique étant un terme générique désignant un répertoire de variétés englobant le rock and roll, la valse etc… C’est donc dans un esprit de partage de savoir que Fili a passé un deal avec ce soliste pour qu’il lui apprenne du classique et à Fili, en retour, de lui apprendre du typique. Et Fili de rajouter que même s’il avait déjà fait un peu de classique auprès de Socks dans « Vis-à-vis Junior », ce n’était pas encore assez pour être un bon musicien de variété.

Quelque temps plus tard, Fili avait croisé au km5 Bojojo qui l’avait informé de leur intention avec Yézo de monter un orchestre. Et qu’ils avaient besoin d’un bassiste. Fili a alors accepté car il connaissait bien Tieri Yézo aux côtés duquel il avait grandi à Sica. Ils se sont rapidement retrouvés chez Bojojo au quartier Bazanga. Ils y ont répété un peu en résidence avant que Tieri retourne chez sa mère à Sica 1. Il avait là, une guitare acoustique. Il a loué des instruments à Antoine Karawa, le grand frère de Karawa Johnson. Il y avait un drums, ce qui a permis l’arrivée de Alphaba. Il précise qu’ils étaient tous, avec Delmas, Papéro, des jeunes de Sica 1. Leur premier concert a eu lieu au 5ème étage du Safari Hôtel. Puis au « Cactus », une boîte de nuit. Le 13ème étage de Safari Hôtel était géré par le Colonel Nguéma. Et grâce à ce dernier, ils y ont pris résidence. La stabilité de Musiki était arrivée à ce moment-là.

À la question « Qu’est-ce que tu aimerais qu’on retienne de toi ? » Fili a répondu :

  • Fili Zounamo, le descendant des anciens de la musique.

Voilà comment je décrirais Fili :

Sans se départir du travail de complicité et d’interdépendance avec les différents pôles de l’orchestre Musiki, son toucher l’identifie sans équivoque. Tout en gardant comme socle le style des anciens, Fili a rajouté dans ses lignes de basse des constituants rythmiques et mélodiques jusqu’alors inexplorés. Enraciné et carré, Fili a influencé toute une génération de bassistes.

J’ai certes rencontré une ancienne gloire du passé. J’ai surtout découvert des artistes avec plein de projets mais qui ont perdu leur territoire. Bangui n’est plus un espace culturel comme il l’avait été à une certaine époque… Le pays n’offre pas d’espace pour l’entité la plus importante de notre identité, la culture. Il ne s’agit pas de ma part d’une critique. J’ai constaté avec tous mes sens que le pays est dans un processus de reconstruction après une longue traversée de désert. Nous sommes encore dans l’oeil du cyclone. Le processus sera long car il y a des priorités. Voilà pourquoi, c’est contre-productif de se figer dans la critique permanente. Chacun doit fournir sur place sa part d’effort pour que l’on puisse offrir un autre horizon à notre jeunesse. D’ailleurs, j’ai hâte d’y retourner.

Fili, dans une sincérité absolue, m’a livré toute son expérience musicale dans une interview filmée. Je partagerai avec vous toute l’intégralité de cet unique et exceptionnel moment quand j’aurais fini mes montages vidéo.

 À très bientôt.

Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé

Ringo Ngandalé !!!

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Le 05 février 2021, je faisais un article sur un standard musical centrafricain : Infirmière, la pièce de mon ami Ngandalé. J’avais parlé de lui au passé car je l’avais cru mort. Je lui avais rendu hommage. Mais voilà : l’annonce de la mort de Ringo Ngandalé était tout à fait prématurée. Je n’ai pas été à l’abri de ces sources non fiables de canular répandant la fausse rumeur sur sa mort présumée.

De ce point de vue, j’ai été, par cette assertion spectaculaire dans une méprise totale. Cela ne peut faire bon ménage avec la finesse de vérification que j’aurais dû avoir.

Pour tout dire, nous avons été victime de fausses déclarations relayées massivement et ce pendant des années.

Ringo n’a pas eu la fin tragique qu’on lui a prêtée. Je suis irrité d’avoir cru à la facilité de ces annonces lapidaires. Une fausse information que j’ai relayée, de toute bonne foi qui plus est, aucune infirmation n’est venue en démenti…

Et c’est parce que, à Bangui, je parlais de ma tristesse le concernant que l’on m’apprend qu’il était toujours en vie.

Depuis, je l’ai revu. Nous avons partagé nos émotions.

Ringo m’a donné un début d’explication. L’équivoque viendrait du fait de le confondre avec Ringo Star dont la mort est avérée (J’espère que je ne m’abuse pas une fois de plus).

J’ai retrouvé un homme d’une profondeur absolue, libéré de toute superficialité. La marque de ceux qui ont traversé l’enfer. Où qu’il soit, il a toujours un livre avec lui. Toujours en quête de l’essentiel.

J’avoue que sa présence à mes côtés à Bangui m’a évité d’être dans la caricature des « Je reviens de Paris » dont s’affublent souvent les revenants de la diaspora. Même si ce n’est pas dans mon ADN, ce genre de posture, j’étais content de me retrouver avec lui. Nous ne parlions pas COVID mais plutôt Frantz Fanon et d’autres choses encore, loin du politiquement correct. Nous avions été, Ringo et moi, à la rencontre des jeunes du Lycée Miskine afin de partager des réflexions à propos de René Maran. Mais de cela, je vous en parlerai une autre fois.

À très bientôt.

Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé

Le cimetière des artistes africains !!!

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Je vais certainement froisser quelques-uns de mes amis avec cet article. Mais j’en ai marre d’hésiter à partager cette réflexion. Ce qui doit être entendu doit être exprimé.

L’occident est le plus grand cimetière des artistes africains. Porteurs d’une culture nationale dans le meilleur des cas, les artistes africains finissent tôt ou tard par échouer en terre étrangère à la recherche d’un lieu d’expression. Normal, surtout quand on se sent à l’étroit chez soi, noyé dans un manque de considération généralisé. Obligé d’aller quémander de la visibilité sur ses propres ondes médiatiques, ne pas avoir le minimum vital, tout ceci explique cela : on jette l’éponge et on va voir ailleurs.

Sauf que le monde occidental est un concept géopolitique qui s’appuie sur l’idée d’une civilisation commune où l’Afrique n’est pas concernée et surtout, on est très loin de l’idée de la mondialisation et de la globalisation. Ils rentrent dans une autre civilisation qui sous-tend l’idée d’une distanciation culturelle avec l’ailleurs.

Tout ce qui attend l’artiste africain qui débarque en Occident, c’est soit l’assimilation, soit une purée de plateforme où l’on y trouve pêle-mêle les musiques des affranchis désignées sympathiquement par le terme « Musiques métissées ». Il est sonné de faire de la fusion. C’est-à-dire qu’il est tout sauf lui-même. Ce que je nomme « Perte d’authenticité ».

En sus, il ne faut pas oublier que l’artiste qui arrive d’Afrique n’est souvent que le porteur d’une culture urbaine africaine très loin des fondamentaux traditionnels africains.

Dans le temps, un disque vinyle ou plus tard un CD pouvait donner un peu de visibilité. Mais voilà, ces supports sont passé de mode, et de surcroît ils ne font plus vivre l’artiste. Il ne reste plus que les grandes salles malheureusement réservées à qui l’on sait. Donc l’artiste africain se retrouve dans les boulots d’appoint pour joindre les deux bouts. Et quand il a l’opportunité de jouer, on le retrouve inévitablement dans les salles de fête de quartier, à animer des mariages, et à glorifier son dieu d’importation …

L’Occident est bel et bien un grand cimetière pour nos artistes.

Alors pour nous occuper, qu’est-ce qu’on fait ? On joue de la musique classique, du jazz, du reggae, de la musique des Îles etc… Tout sauf de la musique fondamentale africaine.

Cela glace le sang car c’est souvent chez ceux-là que le discours anachronique sur la culturalité africaine se fait tonitruant.

Ce type de présence à l’extérieur fragilise la diffusion de notre spiritualité culturelle. L’Occident est décadent. Les Européens le disent eux-mêmes. D’ailleurs c’est le sort normal de toute civilisation arrivant à son apogée. Il est absurde qu’un continent en devenir, l’Afrique, aille y trouver son lieu d’expression par le biais de ses artistes. Nous n’avons pas à participer et à maintenir cette sédation profonde et continue jusqu’à la mort. Cette assistance palliative participe au ralentissement de notre propre prise de conscience.

Au jour d’aujourd’hui, les autres peuvent peut-être justifier d’une supériorité économique sur nous mais certainement pas d’une domination morale et culturelle. Nous ne devons pas laisser penser de telle chose.

Nous devons abandonner ce rôle de « Doungourou » (fidèle serviteur).

Le clivage de l’humanité participe à sa richesse. Clivage de l’humanité en tant que diversité culturelle. Nous devons nous appuyer dessus au lieu d’y trouver des raisons de guerre. Être en ordre de marche par obligation ne fera pas de notre monde un havre de paix. L’Occident doit lâcher sa vision nombrilo-centriste pour une altérité apaisée. Je publierai la suite de cet article quand ma pensée redeviendra moins agressive et dès que ma plume aura retrouvé un peu plus de sagesse et de bienveillance. Car ma démarche doit restée pédagogique et sans intention d’offusquer, ni d’humilier les miens.

À bientôt.

Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé

L’appel du natal!!!

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Mes projets de me rendre en Centrafrique s’affinent. Je vais pouvoir bientôt revoir mes amis qui m’attendent pour la création d’une école de musique et de danse centrafricaine. Nous poursuivons nos réflexions car c’est une première. Ce projet a besoin d’une adhésion forte car il s’agit de créer un espace d’apprentissage de nos rythmes, de nos instruments et de nos danses…

Je suis très emballé par cette idée.

Toutefois, je reste profondément attristé du peu d’intérêt porté sur la question par nos compatriotes de la diaspora, malgré mon invitation dans cette démarche à caractère participatif et collaboratif.

Il est pourtant question de notre identité culturelle. Cette culture existe belle et bien. Il y a des belles personnes qui la créent déjà sur place. Mais il s’agit surtout aujourd’hui de garantir sa transmission et ses paternités.

Il m’a fallu des décennies pour découvrir que ce que je suis venu chercher à l’étranger, dans le monde, se trouve bel et bien chez moi, en Centrafrique.

Je suis maintenant à la croisée des chemins. Je vais donc rentrer chez moi pour faire ce que j’ai à faire.

Pierre Rabhi est une personne-ressource pour moi. Voilà comment Pierre Rabhi raconte la légende amérindienne du colibri : Un jour, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

Il ne suffit pas seulement de la trouver belle cette pensée, encore faudrait-il la mettre en œuvre.

À bientôt.

Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé

DU JAZZ À LA MUSIQUE TRADITIONNELLE !!!

CopyRight2021StanislasBanda
Lucky Southern

Au début des années 90, j’avais bénéficier d’une formation en harmonie et en arrangement Jazz en France dans une des meilleures écoles de l’époque. Ce programme visait entre autres la maîtrise de l’écriture musicale dans l’optique de l’enseignement.

Je tiens à remercier ici un de mes illustres mentors qui n’était autre que François Théberge. Parmi ses nombreuses récompenses, je retiens sa nomination aux victoires de la musique. Il n’avait de cesse que de m’encourager à surmonter mes difficultés d’apprentissage car j’arrivais de très loin. Ses conseils avaient porté, car au bout de quelques mois, j’ai pu produire mon premier arrangement. C’est celui que je vous propose à l’écoute. Bien entendu, on peut faire mieux mais cela suffisait amplement à mon bonheur de débutant. Car je ne pensais pas, arrivant de ma Centrafrique natale, pouvoir faire cela un jour.

Par la suite, j’avais eu l’occasion d’animer un MasterClass de Jazz à Bangui dans le cadre du CCF. Cette expérience va certainement se renouveler.

Mais aujourd’hui, il va être aussi et surtout question pour moi, après mûre réflexion et quelques concertations, de créer une école de musique traditionnelle centrafricaine. Je prévois plusieurs départements : les percussions centrafricaines, les danses traditionnelles centrafricaines, les instruments à cordes et affinitaires… Je précise, il s’agira d’un lieu d’apprentissage et non d’un lieu de spectacles, même si le spectacle reste incontournable.

Si j’en parle aujourd’hui de façon prématurée, c’est parce que quelques indiscrétions sur mes projets commencent déjà à circuler.

Ils vont être soumis bien entendu aux autorités centrafricaines qui décideront si cette proposition culturelle vaille le coup. Mais je vais m’employer à défendre sa pertinence.

En attendant, je continue à peaufiner le projet. Celui-ci doit être participatif et collaboratif. C’est pourquoi, j’invite tout centrafricain interessé à venir faire partie de l’aventure.

J’espère que vous commencez à me cerner maintenant : il ne s’agit pas de mon projet. Il appartient avant tout à tous ceux qui veulent une meilleure visibilité de leurs cultures régionales à travers un réel cycle de transmission assurée.

À bientôt.

Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé

El manisero!!!

Moisés Simons Rodriguez

Cliquez sur le lien après lecture pour accéder à la partition sur la plateforme SoundSlice:

https://www.soundslice.com/slices/GFwDc/

Moisés Simons Rodriguez est un compositeur, pianiste et chef d’orchestre cubain, né à la Havane le 24 août 1889 et mort à Madrid le 28 juin 1945. Installé un moment à Paris, il avait créé deux opérettes « Toi et moi » en 1934 et « le chant des tropiques » en 1936.

El manisero qu’il avait composé en 1928, fut exporté aux États-Unis par Don Azpiazu et Antonin Machin. Antonin était le chanteur du chef d’orchestre Don Azpiazu qui jouait pour le public New-yorkais. Cette pièce lui avait offert une popularité dépassant toutes les frontières du monde.

En Afrique centrale, tout musicien et tout orchestre se devait de l’avoir dans son répertoire. Le souvenir que j’en garde de mes années d’adolescence, jeune apprenti guitariste, c’était le rêve de pouvoir la jouer mais curieusement j’éprouvais de réelles difficultés pour sa mise en place.

Moisés Simons Rodriguez s’était inspiré des marchands ambulants de cacahuètes qui vendaient en criant « Mani, mani » qui voulait simplement dire (Cacahuètes, cacahuètes). Et cette façon de crier était appelé « Pregon », d’où le nom du rythme baptisé « Son-Pregon cubain ».

Le Pregon s’inspirait du Son et de la Guaracha, des musiques rurales populaires. Le Son est un rythme à quatre temps. Vers les années 1930, le Son fusionne avec le « Guaguancó » une des formes de la « Rhumba » pour donner naissance au « Son montuno ».

Sur un plan rythmique, El manisero s’appuie sur les claves. Historiquement d’origine africaine, la clave était utilisée et est encore utilisée dans le folklore et les musiques rituelles africaines.

Ce qu’il faut retenir : La phrase des claves porte sur deux mesures. La première mesure est un espace de tension comprenant trois notes. La deuxième mesure est un espace de détente comprenant deux notes.

Il s’agit donc de la forme Tension/Détente ou 3/2 ou encore (1-2-3/1-2). Cela veut dire qu’on entend 3 coups de claves dans la première mesure et deux coups de claves dans la deuxième mesure.

Mais il existe aussi la forme inversée, Détente/Tension ou 2/3 ou encore (1-2/1-2-3).

Je vous laisse le soin de découvrir la forme utilisée dans « El manisero ».

Traditionnellement cette musique est pensée en 2/4 et d’ailleurs c’est ainsi qu’on ressent mieux les pulsations. Mais voilà, aujourd’hui, on préfère l’écrire en 4/4. Pour l’accompagnement, pensez à anticiper la pose des accords, vous ressentirez mieux le swing. Je ferme la parenthèse pour éviter la guerre des écoles.

C’est à la demande de mon ami RV que je me suis rappelé aux bons souvenirs de cette petite sucrerie. J’espère qu’elle vous plaira. Elle n’est pas difficile. Jouez la tout en vous appuyant sur les accents des claves.

 À bientôt.

Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé

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