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Catégorie : Langue banda Page 1 of 2

RE-CONNEXION AVEC LA LANGUE NATALE !!!

CopyRight2021StanislasBanda

Je m’efforce de ne pas être l’otage de l’actualité des médias internationaux. Avant tout, je vais dire une chose pour éviter toute équivoque. Tous les peuples qui sont en souffrance sont de facto de cœur avec ceux qui les rejoignent en cours de route. Nous, peuples du sud, savons mieux que quiconque ce que c’est d’être dans l’endurance, la torture, le désespoir sous le regard éploré et perfide des autres. Nous regrettons de ne pouvoir aider car nous sommes nous-même dans un dénuement absolu. Nous n’avons pas les moyens disproportionnés des peuples du nord. Je n’ai rien d’autre à rajouter.

Cela fait un bout de temps que je ne vous ai pas parlé de la langue banda. Il
y a quelques mois, j’avais commencé à opérer mon immigration vers l’Afrique. Il ne s’agissait pas d’un reflet de la thèse identitaire ambiante. Il est juste question du retour d’un voyageur, d’un explorateur qui a fini ses périples et qui rentre chez lui pour retrouver les siens. Ce voyage a été l’établissement
d’un pont entre deux réalités qui sont miennes dorénavant. Car né en Afrique, je me suis réalisé en tant qu’homme ailleurs. Cela a été une merveilleuse aventure.

Ailleurs ce qui m’a le plus manqué, c’était ma langue tribale.

Retrouver la terre de mon clan a été vital. J’y ai recouvré cette manière exquise et lyrique de parler ma langue ancestrale. Je ne la parle pas comme il le faudrait mais elle me semble si naturelle, cette émanation de notre spiritualité, qu’un rien de son ruissellement suffit à mon bonheur.

Ce voyage a mis fin à mes interrogations diasporiques et à mes élucubrations
d’émigré. Par moment, je ne vivais plus l’ailleurs comme une richesse mais
plutôt comme un exil avec son cortège d’acculturation. Pourquoi ? Parce
que l’ailleurs commençait à me vider de ma substantifique moelle. Sur ma route, j’ai croisé le français, l’anglais, le russe, le portugais brésilien, le créole.
J’ai encore et toujours des réminiscences de ces langues dans ma caboche. Alors que la langue banda n’a quasiment plus de périmètre vie dans mon être, faute de pratique, faute de rencontre. Parce que ma condition d’expatrié me permet de rencontrer beaucoup plus d’anglais, de russes, de portugais que de banda.

Voilà pourquoi, en réponse, j’avais commencé depuis quelques années à travailler sur la question de cette langue banda. Face à l’hégémonie des autres langues, il me fallait sacraliser la nôtre porteuse de l’histoire et de la culture banda. Nous devons donc la parler au quotidien pour pouvoir la préserver.

Vous comprenez alors que mon voyage-retour devenait inéluctable.

Une fois sur place, le danger dont je soupçonnais l’existence est bien réel et bien plus critique que ce que je croyais. Je vais être précis. Ce que je vais
avancer comme constat ne concerne que Bangui et sa périphérie.

 Car je n’ai pas pu me rendre beaucoup plus loin à l’intérieur du pays. Cela m’a été déconseillé fortement car le pays n’a toujours pas retrouvé sa stabilité
sécuritaire. Il ne s’agit cependant pas d’une insécurité permanente. Il y a de
la circulation. Le danger est aléatoire. Comme quand on se rend d’un bout de Paris à l’autre, ou quand on traverse tout Marseille, nul ne peut présager de la suite. En tout cas, je n’ai pas tenté le diable car mon agenda était
débordant de toute façon.

 Bien entendu à Bangui, j’ai trouvé, avec bonheur, des personnes locutrices banda. Il s’agissait très souvent de personnes soient âgées, soient déplacées, ou les deux à la fois. Un déplacé se retrouve à la capitale pour cause d’insécurité régionale et autres. La plupart des ressortissants banda parlent de moins en moins leur langue au quotidien ; les autres sortent à peine quelques mots ou n’ont qu’un discernement linguistique apathique sans pouvoir utiliser la langue.

 La raison est depuis longtemps connue :

L’idée d’une communauté nationale, dans l’esprit des colons et de l’administration gérée par leurs vassaux autochtones, ne pouvait se conjuguer avec la pratique des langues tribales. Du coup notre école républicaine a été le goulag de nos langues régionales en nous proposant d’autres langues et en contribuant à l’éradication programmée des nôtres. L’équarrissage de nos langues s’est opéré méticuleusement.

En faisant le tour des jeunes de ma famille et des alentours, j’ai compris les
responsabilités qui m’incombaient et l’obligation de poursuivre mon travail sur la langue banda. À Bangui, j’ai mis en place une petite équipe de travail. En plus de superviser nos travaux sur le parler banda, mon profil d’ânonneur fait de moi un parfait cobaye pour les différentes études.

En trois mois, j’ai réalisé plus qu’en quarante ans.

Je suis en France en ce moment. Je travaille sur les matériaux linguistiques ramenés de Centrafrique. La masse de travail est énorme. Mais je dois avancer très vite car j’y retourne dans quelques mois. Oui, il s’agit d’un retour progressif. Ces voyages aller-retour constitueront un sas de décompression pour moi. Car il est question de réadaptation climatique, sociologique, culturelle, de me réconcilier, de trouver d’autres repères, d’autres réseaux, de changer de logiciel, de retrouver l’essentiel etc…

Concernant la démarche collective, je me suis assagi depuis car l’urgence du pays se trouve ailleurs. Mais à mon niveau personnel, l’impératif reste d’actualité. Je dois non seulement poursuivre ce travail mais préparer la jeune génération à le perpétuer et c’est en bonne voie. Car le réveil national, régional, tribal, clanique sera douloureux, très douloureux.

 Pour illustrer, ma pensée, je vais vous relater une situation vécue : J’ai croisé de belles personnes dans une belle région luxuriante (la photo) avec un regrettable, dommageable et malavisé penchant, elles abattaient tous les arbres, mêmes centenaires pour en faire du charbon de bois. Affolé par cette pratique, je leur fais part du souci écologique de leur comportement. Je n’ai reçu qu’une réponse narquoise me signifiant que je n’avais pas encore pris la mesure de leur réalité. Puisque je vais m’installer dans ce coin, j’en prends fait et cause.

 Traduction : Il est erroné de croire qu’il y ait un gardien du temple culturel, qui doit veiller sur notre sacro-saint berceau banda, le protégeant envers et contre tous, qui, quand le jour viendra, remettra aux survivants la clé du sanctuaire tribal laquelle ouvrira des portes nous dévoilant nos trésors engloutis. Ce que je dis reste valable pour toutes les autres tribus.

Ce que j’ai vu en Centrafrique, m’incite à plus de circonspection. Nous devons tous agir avec réserve autant dans nos actes que dans nos paroles. Personne n’est chargée de garder au chaud quoi que ce soit pour qui se soit en Centrafrique. Ce qu’il faut comprendre : il n’y a pas de préposé au gardiennage de nos propriétés, de nos entreprises, de notre culture, de notre écologie, de la famille et autres. Il ne faut pas croire qu’il faille seulement rentrer et mettre les pieds sous la table. Nenni !!! Il est question ici de responsabilité collective à travers l’engagement de chacun.

Conficius disait : « Il faut d’abord faire ce qui nous coûte, ensuite ce qui
nous plaît. C’est la vertu de l’humanité. »

 Pour finir, j’ai constaté que les anciens étaient de moins en moins âgés en
Centrafrique. Leurs souvenirs remontent à peine aux indépendances. Je n’ai
relevé aucun endroit dédié à la mémoire, et donc quasiment aucune traçabilité historique. Un soir, dans le fameux village cité plus haut, inconsciemment comme un enfant, j’attendais quelque chose et visiblement les plus jeunes aussi.  J’ai mis un peu de temps à comprendre qu’ils attendaient qu’un ancien s’adresse à eux. J’avais juste oublié que je faisais dorénavant partie des anciens. J’ai pris mes responsabilités. Je me suis donc retrouvé, moi, venant de France, à raconter des contes centrafricains dans un village le soir, autour du fameux feu de bois. Les enfants, mais pas qu’eux, les adultes aussi, écoutaient. À la fin, ils m’ont supplié de remettre cela le lendemain. Ils m’ont dit que ce moment-là n’existait plus dans le village. J’ose espérer qu’il ne s’agisse que de leur cas. Mais la vraie question, c’est :  Qui transmettra quoi ? Comme dirait mon cher cousin : À méditer.

 À très bientôt.

Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé

Mon banda ne convoque pas la Centrafrique!!!

Auguste Ngwadédé catéchiste dès 1920 à Saint-Joseph de Bambari.

Quand je parle de la culture banda, ma démarche a pour ambition de mettre en place un schéma de référence pour la réhabilitation culturelle en territoire banda.

Il s’agit pour moi de rendre visibles nos diversités esthétiques et donc ethniques. Il est vrai que je ne parle essentiellement que de l’ethnie banda. Normal, je suis banda. Je n’ai pas la légitimité pour parler des autres ethnies. Mais ma pensée s’adresse à toutes les ethnies sans façon du fait de notre communauté de destin. Ma vision est la sauvegarde du patrimoine car l’enjeu est autant culturel, éducatif qu’économique.

Au moment du déclenchement de ma campagne pour le banda, j’étais persuadé que les miens, les banda répondraient à cet appel d’air. Malheureusement ma proposition n’avait pas agrégé. J’ai voulu en savoir plus sur ce scepticisme ambiant.

Il en ressort que la majeure partie des retours des banda et d’autres ne pouvait s’analyser qu’à travers le prisme de la politique. Un conflit de loyauté qui objective le dilemme que les miens ont à choisir entre la république et la tribu. Nous sommes donc en présence d’un syndrome d’aliénation politique. Ils entretiennent avec la république une complicité aliénante qui les oblige à désavouer leur marqueur identitaire. La république fait peur à ses enfants. La chose du peuple (Res Publica) ne leur appartient plus. Si tant est qu’elle ait pu leur appartenir un jour.

Moi, je n’ai pas de dettes par rapport à cette république. Celle-ci fonctionne sur notre défaillance tribale.

Mon discours sur le banda ne convoque en aucun cas la Centrafrique politique. Pour la simple raison que je ne suis pas politicien. Beaucoup des nôtres y sont déjà assez embourbés pour que je vienne grossir leur rang. Une république qui est devenue le cimetière de toutes les bonnes volontés.

La république centrafricaine, l’empire centrafricain, le territoire de l’Oubangui-Chari sont postérieurs à la nation banda.

Pour le dire autrement, la nation banda a préexisté à ces entités.

Le centrafricain a été tour à tour sujet du territoire de l’Oubangui-Chari, citoyen de la république centrafricaine, de l’empire centrafricain. Une versatilité qui donne à réfléchir. Dans toute cette errance centro-africaine, seule l’appartenance à notre ethnie banda a constitué une permanence pour nous banda.

Si la république centrafricaine est une construction intellectuelle, la nation banda répond quant à elle à l’essentialisme.

Bien que nous en fassions partie, la Centrafrique n’est pas déterminante dans l’identité du banda. Tant que le banda le pensera, il restera prisonnier à jamais.

Le contrat entre la République et les régions représentant nos ethnies n’a pas été respecté par la République.

Ce que je dis pour la Centrafrique politique, l’est aussi pour les religions dominantes en Centrafrique. Aucune de ces religions n’est déterminante pour l’identité banda. Tout banda qui le pense, restera prisonnier à jamais. D’ailleurs à ce propos, le banda n’a pas à faire le sherpa des autres religions. C’est cette lâcheté là qui nous interdit l’idée d’une réparation des offenses que nous avons subies. Oui, car certains pensent que réclamer préjudice serait faire offense à leur nouveau dieu. HONTE à eux. Car tous les autres dieux s’autorisent sans vergogne dorénavant à venir recruterer leurs ouailles chez nous car nous banda ne savons plus rendre hommage à notre Dieu, Yilingu, Eyingeren. Changer d’état nécessiterait de couper le cordon ombilical. Seul un initié banda comprendra d’emblée mes propos. En effet, en rentrant dans le bada, le but est d’en ressortir nouvel homme. On perd le prépuce dans la souffrance pour pouvoir faire partie des bâtisseurs de la nation banda. Oui, aujourd’hui, les non-initiés devraient se débarrasser de leurs verrues confessionnelles pour leur Dieu originel. Ne pas le faire transcrit notre degré d’aliénation.

Le faire permet de reconsidérer sa place au chevet de cette république moribonde. En ce qui concerne le confessionnel, je m’en tiendrais là car je ne suis pas croyant.

Être banda est un honneur. J’ai eu des soirées au bonheur infini sous le firmament du natal à écouter grand-mère nous conter. De cette histoire que beaucoup connaisse. Et pourquoi aucun d’entre nous ne se lève pour la résistance ? J’ai voyagé, j’ai vu et je sais désormais que nous pouvons y arriver. Cela ne dépendra que de chacun. Pour cela chacun devra consentir à son sacrifice et redonner au Ngango, au Péké, à Tèrè, à Yilingu … la place qui leur revient de droit.

La coutume qui présidait au mariage de mes parents en 1955 était le Banda Yackpa. Le colon Mauvais Paul de son nom, le blanc qui gérait notre colonie avait validé administrativement cette information à propos de notre coutume. Parce que cette appartenance tribale sonnait comme une évidence.

Notre pays n’a accédé à son indépendance qu’en août 1960. Pourquoi aujourd’hui, le banda a cette trouille de se reconnaître dans l’appartenance de ses grands-parents alors que le colonisateur se sentait l’obligation de la mentionner ?

Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?

J’avais eu un très grand plaisir à faire découvrir à ma mère certains monuments historiques de France. C’est à ce moment que je me suis rendu compte de la pauvreté du sango langue nationale centrafricaine à dater des évènements au-delà de 100 ans. Cela est dû au fait que l’on n’a aucune référence historique, culturelle, géographique pour signifier la durée du temps. Nous n’avons pas assez de recul historique. Aucune traçabilité en soutien à notre savoir. Aucune transcription dans nos multitudes de langue des évolutions de l’humanité.

J’ai compris à ce moment là qu’apprendre dans la langue de quelqu’un d’autre condamnait à la disparition de l’héritage linguistique de nos ancêtres.

Maintenant, vous l’avez compris… Si vous ne faites pas de place dès à présent à la langue banda, il en ira de la responsabilité de chacun comme de moi-même.

Je réunis tout ce qui me paraît indispensable de porter à la connaissance des futures générations, pour que nos enfants et nos petits-enfants les découvrent et apprennent à les connaître, les comprendre, les approfondir, se forgeant ainsi un socle culturel leur permettant de s’ouvrir au monde sans perdre leurs origines.

Plus tard, ils sauront le rôle que nous aurons joué dans la sauvegarde ou la disparition de notre patrimoine.

J’écrivais il n’y a pas si longtemps que la langue banda est l’héritage essentiel des banda et que nous avons tous une responsabilité personnelle à son égard.

Comment expliquer alors qu’après 10 années d’étude de médecine, que tout ce savoir ne puisse être transcrit dans notre langue le banda. Plus de 5 ans d’étude après le bac, aucun architecte ne peut expliquer l’architecture dans la langue banda. Ce constat reste valable pour les autres corps de savoir : mécanique, musique, mathématique, physique, philosophie, chimie… Certains d’entre nous peuvent aujourd’hui jouer avec la théorie quantique sans pour autant cependant pouvoir énoncer dans notre langue le simple théorème de Pythagore. Nous ne savons toujours pas dire en banda cette formule qui est apparu en Centrafrique il y a une soixantaine d’année : « Dans un triangle rectangle, le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés ». Il est dit que, lorsque l’on connaît ce théorème et sa réciproque, on va pouvoir : calculer des longueurs, calculer des angles, démontrer que le triangle est rectangle.

Et c’est ici qu’apparaît le noeud gordien : Ceux d’entre nous qui maitrisent notre langue ne sont pas en mesure de traduire des concepts de base tels que la longueur, l’angle, le triangle, le rectangle, le théorème, l’hypoténuse… Donc il est vain de se gloser en se targuant de parler une langue qui a perdu sa capacité à transcender son locuteur. Il serait donc difficile de convaincre la nouvelle génération d’adopter cette langue sur le seul justificatif quelle serait porteuse de notre histoire …

Prenons la notion de longueur. Elle suppose de déterminer une unité de longueur (le mètre), les multiples de cette unité (le décamètre, l’hectomètre, le kilomètre), les sous-multiples de cette unité (le décimètre, le centimètre, le millimètre).

Et comment pourrais-je expliquer aux miens, ceux du village, ma passion pour l’astronomie ? Comment rendre claire que l’année-lumière est égale à la distance parcourue par la lumière dans le vide pendant une année julienne ?

Il y a là quelque chose de pathétique dans cette histoire.

Une petite anecdote pour souligner mes propos : j’avais demandé à un des nôtres de me dire la superficie de la République centrafricaine, il m’avait répondu sans sourciller en français, 622.000 km2. Je lui ai demandé de me dire la même chose en sango, langue pour laquelle beaucoup de centrafricains vouent une croyance immodérée, il n’a pas su le dire. Je vous laisse méditer sur la valeur de cette langue pour laquelle on a opté en reléguant aux oubliettes le patrimoine linguistique de nos grands-parents. Par pure décence, je ne lui ai pas demandé de dire la même chose en banda.

Voilà pourquoi, dès aujourd’hui, dans une démarche participative et collaborative, nous devrions tous nous atteler à la tache de construire nos outils du futur. Pour l’instant, même avec l’accord de principe de certains, je continue seul mes investigations. Je suis heureux de l’évolution de mon travail et surtout de l’effet sur moi. Une prise de conscience sans commune mesure.

 Ce serait une grossière erreur de juste apprendre le banda de nos parents pour s’en sortir. Nous avons une dizaine de siècle à rattraper.

Écrire son petit livre en tant que contribution ne suffira pas à nous sortir de notre dévoiement.

Lire son catéchisme banda ne suffira pas à nous sortir de notre abyssal trou.

Chanter son banda au micro de son orchestre ne suffira pas à nous sortir des excavations que nous occupons depuis trop longtemps.

Parler son banda en petit comité ne suffira pas à nous sortir de notre maelström.

Ceux qui ont pris de l’ascendance sur notre planète étaient au départ comme tout le monde. Ils l’ont fait en imposant leur langue, leur présence sur tous les territoires, la terre, les eaux et maintenant le ciel. Ils n’ont pas attendu la permission d’un dieu, d’une Onu. Ils ont imposé leur histoire. Ils ont fait leur histoire.

 À bientôt.

Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé

Le symbolisme des tribus banda

CopyRight2020StanislasBanda

Nos tribus ont été décimées. Et pourtant, les survivants présentent toujours et encore une grande diversité tribale. La référence à la variété de notre langue parle d’elle-même. Celle-ci n’a rien d’ordinaire. Elle transporte notre spiritualité, une pensée philosophique, nos croyances. D’ailleurs pour peu que l’on s’intéresse à nos rites anciens, les parfums ésotériques enivraient instantanément l’impétrant. Il est aussi de notre devoir d’extraire et de transcrire la voie occulte du banda po. Le banda po est au-delà de notre compréhension commune. Il faut en être digne et de surcroît, il n’autorise que son interprétation. Ainsi chaque banda pourra y puiser le souffle nécessaire à la création et pouvoir y contribuer.

Comment alors expliquer cette équivoque reculade des banda contemporains, dotés d’un tel patrimoine, mais si piètres lorsqu’il s’agit de s’engager aujourd’hui ?

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KÖVÎDI-19

Copyright2020StanislasBanda

KÖRÖNÄVÏRÎSHI  / KÖVÎDI-19 / « GIASHI-GBAHURÛ ».

En ces moments sombres, j’ai sollicité hier notre doyen Mr. Diki-Kidiri pour nous écrire un texte dans notre langue le banda sur cette pandémie du Covid-19. Voici ce texte qu’il m’a envoyé ce matin.

(avec la voix de Mr. Diki-Kidiri)

1. Reka sêo sê atâa ?

Êsê te âgbôh täfa reka 

ênë êzâ cêlêgö nôh jicê pâ ashoh.

â êse kêyi angwa äzü t’efoene l’êcê nôh.

Äyöh ne gûtagû têne kpêseyë sêyë nëh.

Agia ênë cê za reka sêô gâtê äzü kô,

ce sê tînyängêhshêshê ropä kümu ishi nguzü.

Äzü lîlîi tê kêwoe ce de ämbä ala enjë nëh.

2. Reka sêo sê ma yëa lê akwôh üzü ?

Cê li gâlê âkwôh ebê üzü gâyê,

ce sê gba cêlê hurû yë nôh lê okro yë.

Üzü ne pä enë wu, ce wû tro rrrê ân’êcu.

Ämunjû qê ce êpä CORONAVIRUS (Körönävîrîshi)

Ezê de äBanda, qa lîi tê kêqe ce êpä : GIASHI-GBAHURÛ

berênë ce sê te AGIA ISHI ênëh cê GBA HURÛ üzü.

3. Reka sêô yîsê êtê yë gâshû atâa ?

Kedê reka sêô ke zâ be, be sêsê kêwusêne käcä nëh.

Êsê ma ölö 14 lê âkwôh ze gâyê kanë ân’êvoh t’êka be

Lê ölö 14 sêô, ere nôh ênë be sê goro ne, be sê za gâtê ne.

Kedê êvôo t’êka be gâyê,

–        be sê tëkoh te üküne, â cêlê angôrô ze sê ka be,

–        cêlê okro ze sê ka be, â kümu ze sê ka be

–        êtê ze sê wo  geji geji, â cêlê âkwôh ze nôh kâ b’êka

–        êtê ze wôra be te bandane.

–        be pä be wu êwû tro, êtô fo, fo, fo.

–        aloh ênëh be lîlîi tê kêwu kwatêze nëh kô, pa kêcu be dê bê cu kô.

4. Yëa dê be lîi tê kêmane, nd’êpä reka sêô zâ be zâ,

 ka êzä äzü jindoe ze nëh ?

Giashi sêô sê qi gâtê ere nôh jindoe eyïreka ne.

Äzü nôh ênë enjë sê tro t’ebê eyireka ne, ce sê kêqi gât’enjë.

Âdâr’ênë, kedê be yîndê kêbäta âkwôh ze, de âkwôh alayô ze,

ji ëpoë sêyê ngâ, êma tê ze lindê ne hwâ.

A) Ere kêpä be mâmâa nëh, êcï äwä ne toë hwâ.

1) Ka ngroë tê ängâ ze nôh, ka êpä ëpoë k’enjë.

2) Bêla üzü bêla de tënâ ze nëh

3) Qôh ama üzü qôh nëh

4) Gôro üzü gôgôro nëh

5) Lêba, ere-cêlêtü, tama nê’zü, kô kô êyï nëh

6) Dâti, manda, gbangoë, têtêgboh nëh

7) Gôro ala ze, ngäwoë ze, ütü ze gôgôro nëh.

B) Ere kêpä be mbre ngâ.

8) Jütu kenâ ze de savôno pro pro aloh nôh.

9) Tïkoh êngäsha gâlê doêngoê ze,

wala gâlê käkô-mbëtï, êzä xï qê tralëh.

10) Kedê be tîkoh te üküne, te bandane, â kümu ze vo tê ka be êka,

         li gâlê anda êshö gatoê koëtoê ze. Ebê üzü nâ nâ poëpoe be në.

Xacê kë eyïnganga mâ labatäni, ka enjë nä mbere be.

Merci au Pr Marcel Diki-Kidiri pour sa contribution.

Stanislas Banda

CREDO en banda

©2020Stanislas Banda

    Je clôture aujourd’hui la série des prières en banda avec le crédo. Je tiens à signaler que mon site n’est pas dédié aux choses de la foi. Mais il m’a semblé plus juste d’y faire de la place pour tout le monde. Toutefois, j’ai d’autres prières banda en réserve classées en « Prières tce d’eze (prières du matin) et en prières tcelubu (prières du soir). Elles restent à votre disposition dans le cadre d’une demande privée.

    Le Crédo, ou emblème des disciples, tient une portée singulière dans l’émanation de l’Eglise. Car il est tenu pour un respectueux mémento de la conviction des apôtres. C’est une profession de foi qui récapitule la loyauté que proclame le chrétien. Credo est le verbe liminaire : Je crois.

MO YINDE NZAPA  D’ABAN / CREDO

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Ave Maria en banda

©2019Stanislas Banda

Ange se ke yu cuku Marie (Je vous salue)

A u jé Maria,

Grâce sé lé zé wa ;

E d’Eyingéren lé zé.

Oro opo u té zé pa ayasé mut’enji no,

E u té Eré ovu zé de Jésus.

Sancta Maria, d’eyi Nzapa,

Yü tcé boro a d’ayi-nyaka,

Kpwésé,

Ogu té olo kuzu a.

Syé a djal’eyo.

E se remo.

Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé

Une prière en banda

©2019Stanislas Banda

Je ne suis pas un bigot. Car je n’ai jamais manifesté une dévotion au-delà de la mesure pour un dieu. Mais cela ne regarde que moi. Toutefois, mes publications s’adressent autant à l’agnostique banda, au athée banda qu’aux croyants.

Pour les croyants et pour ceux que cela intéresse, aujourd’hui, je vous présente le Pater, une prière traduite en banda par le Père Tisserant.

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La langue banda ou l’obsolescence programmée

Copyright Stanislas Banda

Des mois se sont écoulés depuis le déclenchement de ma campagne pour l’apprentissage de la langue banda.

Mon enthousiasme doit composer désormais avec le scepticisme ambiant.

Ma proposition n’a pas agrégé d’intéressés. Le nombre d’abonnement en atteste. Ceux qui semblaient intéressés par la démarche ne donnent point signe. Les rares que j’ai au bout du fil cachent à peine la posture du politiquement correct.

  Je ne désespère pas. Malgré tout, j’ai poursuivi à titre personnel le travail. Ensuite il sera question pour moi d’aller recueillir de la matière à la source. Le banda de la diaspora est peut-être repu.

Mais pas tous car pendant mes pérégrinations, j’ai eu l’heureuse chance de tomber sur l’excellent site de Mr Alexis Palou. Il traite de la langue banda. Je vous propose son lien : http://webbanda.free.fr/banda_lexique.htm.

C’est aussi dans cet esprit que l’on doit poursuivre le travail qu’il a initié. J’espère avoir le plaisir d’échanger avec lui dès que possible pour m’appuyer de son expérience.

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Top départ pour l’apprentissage de la langue banda

Copyright Stanislas Banda

Question du jour : Comment dit-on le chiffre 0 en banda ?

Le 0 (zéro) dont il est question n’a rien à voir avec le mot rien. ‘Rien’ se dit en banda « Roe gu nini » ou encore « Roe gu taguni » soit « la chose n’est pas » ou « il n’y a rien ». Cela peut même être une expression de conversation courante pour répondre à la question « Comment ça va ? ».

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Campagne pour l’apprentissage de la langue banda

©2018 Stanislas Banda

Je lance aujourd’hui une grande campagne pour l’apprentissage de la langue banda

  1. Quel est l’objectif ? 

L’apprentissage de la  langue banda tient une place fondamentale dans la construction de notre citoyenneté, dans l’enrichissement de notre personnalité, pour notre ancrage culturel et notre ouverture au monde.

Je viens d’ouvrir un site. Il  constituera aussi un portail pour la sauvegarde du patrimoine banda.

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