Lors de ma dernière virée écologique, le naturaliste-animateur a mentionné à un moment, dans son inventaire de la biodiversité des espèces animales et végétales, la morelle. Nous avons continué à marcher en écoutant ses commentaires.  J’aurais poursuivi calmement ma visite si ce n’est qu’il m’est revenu en mémoire d’avoir demandé à notre cher aîné le Pr Marcel Diki-Kidiri, il y a environ trois ans, le nom en français du fameux NGAGO de la gastronomie banda. Il m’avait alors répondu : La morelle.

Fébrile, je suis revenu, tout seul, sur mes pas à l’endroit de la plante. Cette fois-ci, je la regardais plus tendrement. C’était bien le Ngago des banda. Et qui se trouvait là en pleine forêt française. Et oui, je n’avais pas fait le lien que quasiment n’importe quelle plante pouvait bénéficier par pollinisation vibratile des halictes permettant ainsi sa reproduction n’importe où dans le monde. Dès que j’ai pris mes photos, j’ai rattrapé le naturaliste-animateur pour lui dire que la morelle n’était pas forcément toxique car les banda la consomme comme plante-légume de prédilection.

En poursuivant ma recherche sur la toile à propos de la morelle, j’ai découvert que le Ngago avait beaucoup d’autres noms : Makoï ou kakmachi en Inde. Nastergal en afrikaans. Istifno en Grèce et en Turquie. Kwaansusuaa au Ghana. Mnafu ou Mnamvu en kiswahili. Umsobo en zoulou. Brède à Madagascar et à la Réunion. Rinagu ou Amanagu en Gusii. Amourette, tomate du diable, crève-chien, tue-chien, raisin de loup, myrtille de jardin, herbe Maure, Morette, Mourelle en France. Manakw en Swahili.

Rien que de l’écrire, je rêve d’une platée de Ngago en Centrafrique.

À bientôt

Stanislas Banda
Inji balé, Ocho balé
Uzu balé, ama balé